« Autant dire qu’on nous a vendu du rêve pour être au final traités comme de la m... », s’insurge, Ma..., chauffeuse-livreuse. Depuis plusieurs jours avec ses collègues de lutte, comme elle salariéEs d’un prestataire d’Amazon (NGS express), elle bloque avec sa camionnette les portes de l’entrepôt d’Amazon Briec (Finistère).
Ne fonctionnant qu’avec des prestataires écran, Amazon rompt, selon son bon vouloir, le contrat commercial qui le lie à ses prestataires, sans se soucier de leurs salariéEs. Ainsi en est-il avec la société NGS Express, avec comme résultat la mise en arrêt de ces travailleuses et travailleurs (au nombre de 37) qui se retrouvent avec une interdiction d’accéder au site et, pire, sans salaire depuis un mois...
Avec un cynisme sans nom, Amazon rétorque aux salariéEs qu’elle n’a rien à voir avec leur situation alors même qu’elle est l’unique donneuse d’ordre et sous-traite même les fiches de paie en Tunisie, voire en Inde.
Avec un mépris total à l’égard des personnels, cette multinationale aux chiffres d’affaires colossaux (514 milliards de dollars en 2022) et aux profits vertigineux ferme la porte à toute solution, se défausse en proposant aux salariéEs (pas encore officiellement licenciéEs mais sans rémunération) d’aller voir d’autres prestataires alors même qu’une clause de non-concurrence le leur interdit…
Un monde sans loi ni droits
À tout cela se rajoutent les faux, l’écrasement du droit du travail, le non-respect des jours réellement travaillés, des véhicules avec de fausses plaques d’immatriculation et parfois sans contrôle technique, ni carte grise ni assurance…
La lutte de ces jeunes livreuses et livreurs très en colère auto-organiséEs et sans plus aucune ressource démontre que ce mastodonte de l’e-commerce, qui pratique la fraude fiscale et dont le PDG, Bezos, s’est vu décerner la Légion d’honneur par Macron, n’est qu’un groupe de voyous capitalistes.
Ces agissements confirment bien les alertes qu’avait émis le collectif Stop-Amazon face aux illusions de création d’emplois que QBO (la communauté de communes de Quimper) avait fait miroiter pour imposer l’installation de l’entrepôt à Briec.
Solidarité des unEs, silence radio côté éluEs
Alors même qu’Amazon a licencié 18 000 salariéEs au niveau mondial, ces pratiques quotidiennes en font une multinationale hors la loi qui selon les dernières nouvelles n’hésitera pas à faire donner la police et la gendarmerie de Macron et Darmanin contre les livreuses et livreurs qui ne réclament que leur dû.
Dans ce contexte nous avons été et sommes nombreux à apporter notre soutien aux salariéEs en lutte (syndicats, collectifs, partis dont le NPA), ce qui n’a pas été le cas des éluEs (de gôche) pourtant initiateurs de ce « magnifique rêve ».
CorrespondantEs Kemper