Après le scandale du moteur Diesel Volkswagen, on apprend coup sur coup que les seuils de tolérance de pollution sont doublés dans l’Union européenne, et que par ailleurs tous les tests de mesure de consommation sont bidonnés…
En septembre, Volkswagen était reconnu coupable de triche sur 13 millions de véhicules Diesel grâce à de l’électronique embarquée. À quelques semaines de la COP21, le scandale est redoublé. Toutes les gesticulations médiatiques de Royal et Hollande ne font que souligner leur soumission aux intérêts des constructeurs : leurs envoyés à Bruxelles, de concert avec les délégués des autres États, allemands et anglais en premier lieu, ont imposé le doublement des normes de pollution à l’oxyde d’azote.
En clair, les constructeurs viennent de se voir attribuer de nouveaux « droits à polluer ». Jusqu’en 2019, alors que la limite actuelle est de 80 mg de NOx / km, ils pourront émettre jusqu’à 170 mg / km et après 2020, attention, la limite de 120 mg devra être respectée ! Ces émissions sont d’une gravité extrême : on estime à 200 000 les décès prématurés en Europe qui leur sont imputables.
Et voilà qu’on apprend aussi que tous les tests de pollution et de consommation (pour tous les constructeurs et tous types de motorisation) sont truqués ! En moyenne, la consommation réelle de carburant – donc de production de CO2 – est de 40 % supérieure à ce qu’annoncent les publicités. Les émissions de CO2 dues à la circulation auto ont donc largement été sous-estimées durant des décennies. Et Royal persiste à empêcher la limitation de l’automobile dans Paris lors des pics de pollution.
Le statu quo n’est plus permis
Dans le même temps, comme le cynisme et l’hypocrisie n’ont pas de limite, Renault Nissan, partenaire de la COP21, va fournir une flotte de 200 voitures électriques, donc à l’énergie nucléaire, polluante comme chacun sait...
Il faut sortir très vite du Diesel, on le voit, mais sortir aussi du tout auto. Pour reconvertir la production sans sacrifier les salariéEs, il n’y a pas d’autre choix que d’exproprier les groupes Renault, PSA... pour non seulement garantir les contrats de travail des salariés, mais mettre au centre de l’indispensable transition les collectifs de travail de l’auto, des équipementiers et des sous-traitants.
Il est urgent de donner priorité absolue aux transports en commun (pas en remplaçant le train par les autocars comme le préconise Macron) : ces réseaux, nous les voulons d’une grande densité, efficaces et gratuits dans les villes. Dans la société écosocialiste que nous voulons, l’hypermobilité, l’accélération permanente, ne seront plus célébrées. À l’heure du réchauffement climatique et de la sortie des énergies fossiles, le statu quo n’est plus permis.
Commission nationale écologie