Hollande est allé à l'usine Bosch de Rodez le mercredi 29 mai. Bosch est l'un des principaux groupes mondiaux d'équipement automobile et l'usine de Rodez a notamment été affectée par l'arrêt des commandes de Volskwagen.Sud y est majoritaire et après deux jours de grève cet hiver, un accord avait été signé entre la direction et les syndicats Sud, CGT, CFDT et CGC. Quelle aubaine pour Hollande, lui le promoteur de l'Accord national interprofessionnel (ANI). L'accord signé dans l'usine est le résultat d'un chantage. Suppression de 112 emplois grâce à des mesures d'âge, de limitation de l'augmentation des salaires et de compteur temps personnalisé pour ajuster le volume de production aux commandes. Le responsable de Sud déclarait au moment de la signature : « il ne faut pas se voiler la face, c'est un accord de flexibilité. C'était ça ou perdre une fabrication, voire fermer l'usine »…
L'accord ? Pas d'accord !Même si le contenu de l'accord est moins pire que chez Renault ou avec l'ANI, cet accord de renoncement dans une usine aux traditions combatives est bien la preuve qu'une action isolée à une seule entreprise ne permet pas de résister face au patronat. À un Hollande enfermant les salariés dans la soumission à de tels chantages, « Non Monsieur Hollande, cet accord n'est pas une fierté pour l'usine de Rodez ! » a écrit Sud la veille de la visite.Les leçons de Dijon, en particulier des interpellations publiques subies par Hollande à cette occasion, ont été tirées par le gouvernement : arrivée en hélicoptère pour éviter tout contact imprévu, réunion cadrée avec ministres et délégations choisies, contrôle des ouvriers aux portiques type aéroports mis en place pour l'occasion…Il fallait de belles images : toute pollution visuelle devait être bannie… dixit les flics déguisés en ouvriers chargés de faire le ménage à l'entrée de l'usine. Les militants Sud de l'usine ont vu leurs voitures fouillées, banderoles, porte-voix et affiches confisquées. De même pour un militant du NPA. C'est ainsi que les images d'un Hollande affublé d'une blouse « Bosch » sont préparées pour les journaux télévisés.
Correspondant Aveyron