Publié le Samedi 21 mars 2020 à 12h22.

Des salariéEs de Carrefour mobiliséEs pour leurs conditions de travail à Barentin

Les salariéEs du Carrefour Barentin ont organisé un mouvement social jeudi 19 mars à 9h. Suite à un droit de retrait de deux heures concernant le Coronavirus, (essentiellement de l’équipe du Drive), la direction a reçu les élus CGT du CSE.

Plus de 20 personnes se sont mobilisées. La direction a commencé à dire que le droit de retrait était illégitime. Les représentants syndicaux les ont invité à aller aux tribunaux le contester, mais vu qu’ils sont fermés pour au moins, ça ne risque pas de fonctionner un mois. Bon courage.

Contrairement à ce qui se passe dans d’autres enseignes, les salariés du Drive Carrefour n’ont pas de « dépôt propre » ils doivent donc aller dans les rayons chercher les produits pour faire les sacs des clients alors que le magasin est ouvert, et donc, alors que les clients abondent et sont en étroit contact avec eux. Aucun salarié du magasin n’a de masques ! Les salariés craignant pour leur vie et celle de leurs proches, ont donc légitimement exercé le droit de retrait.

Voici ce qu’ils ont obtenu :

- Les salariés qui le souhaitent pourront arriver à 4h00 au lieu de 6h00 du matin pour faire un maximum de commandes durant la fermeture commerciale du magasin.

- Les drivers doivent attendre que le client parte pour aller chercher le produit en rayon.

Cela n’a pas suffit à calmer la colère de l’équipe, qui au vu de l’impact sur le santé psychique, a décidé de se mettre massivement en arrêt maladie. Sachant que plus de 40 salariés le sont déjà actuellement, cela va nécessairement impacter l’entreprise et son organisation. En espérant que cette pression supplémentaire les amène à des solutions plus concrètes

La réponse de la direction a été une fois encore de renvoyer la résolution de ce genre de conflit au niveau national et non local.

Néanmoins, voici tout ce qui a été obtenu depuis le début de semaine par l’équipe CGT et qui peut servir d’exemple à tous les commerces ouverts de la Grande Distribution :

- Le magasin de la galerie à l’extérieur est délimité de barrières et d’agents de sécurité qui font rentrer les clients 1 par 1. Le magasin ne contient jamais plus de 100 clients à la fois.

- La mise en rayon peut se faire à partir de 2h00 du matin et principalement de nuit pour éviter tout contact avec la clientèle. Les rayons vides dans la journée sont malheureusement remplis par les salariés qui ne souhaitent/peuvent pas travailler de nuit mais cela reste à la marge. C’est un point important : Un rayon nécessitant du remplissage doit être fermé à la clientèle durant le remplissage des équipes pour qu’aucun contact ne se fasse. Toutes les marques n’ont pas besoin de remplir les rayons et si la situation actuelle ne permet pas la consommation de tous les produits « habituels », c’est n’est pas grave. Ce qui est vital, c’est de manger, pas d’avoir sa marque préférée.

- Les caisses sont dotées de plexiglass pour éviter toute projection entre les caisses et les clients.

- Les caisses automatiques et les scannettes sont favorisées.

- Renfort de la société de nettoyage.

- La signalétique au sol a été revue pour bien délimitée les 1m d’espace.

 

Il reste encore à revendiquer sur d’autres axes : Les rayons à la coupe devraient être fermées et proposés en libre-service (sous barquette) pour éviter les projections inutiles. Enfin, et c’est très important, comment peut-on autoriser la vente de produits non alimentaires dans la Grande Distribution ? Qu’est ce qui justifie la vente de TV, ordinateur, livres, etc. ?

Les recettes de la grande distribution explosent depuis les mesures de confinement. L’action Carrefour a pris 14% en trois jours. Les salariéEs devraient réclamer le paiement du chômage partiel par les bénéfices des entreprises de la GD.