Plus arrogant que jamais, Manuel Valls, premier flic de France, indiquait dimanche que « la justice allait être saisie » à la suite des heurts qui se sont produits la semaine passée devant le siège social de Goodyear à l’occasion de la réunion du Comité central d’entreprise dont l’ordre du jour portait sur la suppression de 1 173 postes. Depuis, quatre policiers ont même déposé plainte contre les manifestants. Comment les salariéEs en lutte pour le maintien de leur emploi ne pourraient-ils pas tous se sentir visés par de tels propos qui, au-delà du personnel de Goodyear, concernent l’ensemble des salariéEs des entreprises touchées par des plans sociaux ? Ces paroles ne peuvent être comprises par toutes celles et tous ceux qui font les frais de la politique ultralibérale du gouvernement que comme une déclaration de guerre à qui aurait l’impudence de s’opposer aux diktats du Medef. Finies les promesses et les gesticulations du marchand de sable, l'agitateur de carottes Arnaud Montebourg – curieusement muet depuis deux semaines – c’est la politique du bâton qui s’imposera face aux mobilisations. Car la répression est bien là, et s’installe un peu plus chaque jour comme principale politique de gestion de la crise. Chasse aux sans-papiers, expulsions de Roms, pression policière à chaque rassemblement ou manifestation, condamnations exorbitantes pour de simples collages ou tags… Ce gouvernement entend imposer l’ordre des patrons et des actionnaires. L’heure n’est plus à tergiverser ni à attendre des lendemains électoraux qui chantent, elle est au rassemblement de notre camp social, à la convergence des luttes et à l’organisation de la riposte. Celle-ci passe par une solidarité sans faille contre la répression, qu’elle touche les Goodyear, les PSA, les sans-papiers, les antifascistes ou les occupants de Notre-Dame-des-Landes… Elle nécessite un positionnement clair de toutes les organisations, et un investissement qui dépasse les simples déclarations d’intention. Il n’y a que deux côtés à une barricade, les anticapitalistes ont depuis longtemps choisi le leur.Alain Pojolat
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