Un an après la fermeture de l'usine de Blanquefort, Ford Aquitaine industries, il y a un an. Ford se retire totalement de l'autre usine encore installée près de Bordeaux. Il vient en effet de dissoudre la coentreprise formée avec l'équipementier canadien Magna, nommée Getrag Ford Transmissions (GFT). Celle-ci concerne trois sites de productions de boîtes de vitesses en Europe, dont celui de Bordeaux. L’usine devient donc la propriété du seul patron canadien.
La dissolution a été annoncée jeudi 28 août à l’occasion d’un CSE européen par les deux groupes qui se partageaient à égalité ces usines de boîtes de vitesses manuelles. Outre le partage des sites de production, le centre de recherche TIC est dissous et réparti entre Ford et Magna.
L’emploi de 800 salariés est en jeu. Le seul client de l’usine est toujours Ford qui reste le donneur d’ordre. Il s’est, paraît il, engagé à acheter les boîtes de vitesses produites en Gironde jusqu’en 2024. Mais on connaît les pratiques de Ford habitué aux mensonges et aux promesses non tenues. La menace est bien là : celle d’une cessation des commandes de Ford et par là même des activités de l’usine.
Les syndicats s'inquiètent. Après cette annonce, « dire que l’on n’est pas inquiet serait mentir », selon un élu CFDT, « on ne connaît pas à 100% ce que Magna veut faire. On va prendre tous les renseignements possibles, on a beaucoup de travail ».
La CGT de son côté s’est affirmée également « extrêmement inquiète, Ford lâche ses parts mais reste notre unique client ». Si Ford « nous lâche, c’est la fermeture assurée du site de Blanquefort, malgré tous les efforts et sacrifices que nous pourrions consentir », précise un communiqué des élus CGT. « Sachant que nos volumes chutent fin 2023, nous attendons donc de Magna de nouveaux projets et de nouveaux Clients dès 2021 ».
Diviser pour mieux attaquer : c’est la politique de Ford et du gouvernement. Pendant la longue lutte contre la fermeture du site de Blanquefort Ford Aquitaine Industrie, ils avaient ménagé l’autre usine pour essayer d’entraver un solidarité pourtant indispensable. Et un an après la fermeture de la première usine, ils ont les mains libres pour s’en prendre à la seconde.
Aucune confiance dans leurs promesses !