Les salariéEs du groupe pharmaceutique Eurand à Nogent-sur-Oise poursuivent leur lutte contre leurs patrons licencieurs (lire Tout est à nous ! n° 86). Bien que résignés à voir fermer leur usine, les 28 salariéEs ont l’intention de monnayer cher leur départ. Le 26 janvier, ils/elles ont ainsi obtenu une partie de leurs revendications, après plusieurs jours de grève : huit mois de salaire et 500 euros par année d’ancienneté pour chacunE. Ils/elles exigent à présent une prime individuelle de 10 000 euros, en réponse au refus de la direction de verser la prime de « bonne fin » équivalente à un mois de salaire et versée sous conditions de tenir le planning de commandes à la fin mars. Ce résultat est à mettre en regard du manque d’habitude des salariéEs d’Eurand de lutter. Il y a encore quelques mois, la plupart d’entre eux/elles n’étaient pas syndiquéEs et n’envisageaient pas une journée de grève. Et pourtant, au fil des mois, ils/elles ont menacé la direction de débrayage, appelé au soutien des organisations politiques et syndicales, des élus locaux, se sont syndiquéEs, évité le piège de la division, pour finalement voter la grève le 24 janvier. Le 26 janvier, la direction cédait. Reste que la France risque encore de perdre une activité industrielle pourtant rentable. Nogent-sur-Oise est la seule ville française où Eurand est implanté et ses bénéfices ont explosé en 2009. L’activité du site doit prendre fin le 31 mars. D’ici-là, si l’usine ne peut être sauvée, les salariéEs feront en sorte que cette fermeture soit la plus douloureuse possible pour le groupe. Gilles Pagaille