Dès le mois de mai 2020, Renault, après avoir largement délocalisé la production, a décidé de lâcher la FDB comme ce fut le cas fin des années 1990.
À l’époque, une lutte magnifique et exemplaire de combativité et de démocratie avait obligé Renault à redevenir le principal donneur d’ordre. La lutte de 2008/2009/2010, dans ce qui s’appelait à l’époque la Société bretonne de fonderie et mécanique (SBFM), fut un symbole vivant de victoire pour le mouvement ouvrier, l’ensemble du pays lorientais et de la région Bretagne..
Pourtant peu à peu, dès juin 2013, la marque au losange s’est désinvestie et les attaques contre les acquis sociaux se sont succédé jusqu’à l’incendie accidentel d’une ligne de production, avec le chômage technique qui a, de fait signé le désinvestissement de Renault et sa volonté de cession de l’entreprise.
En mars 2021, l’annonce de mai 2020 est devenue effective et ce fut le démarrage d’une nouvelle longue lutte qui a duré deux mois, combinant grève totale, interpellation des autorités et des éluEs et actions visibles sur tout le pays lorientais.
Hélas, dans un contexte différent de la fin des années 2000 et à l’heure de la désindustrialisation et du bradage des fonderies comme à Saint-Claude ou Decazeville, la détermination mais aussi la non extension du conflit aux autres unités Renault n’a pu faire revenir le constructeur sur sa décision.
Depuis, pour l’ensemble des travailleurs du site, c’est l’angoisse, le stress et pour certains d’entre eux, en fait, les démissions.
Le Messie est il arrivé ?
De promesse de reprise en promesse avortée, c’est aujourd’hui moins de 300 ouvrierEs qui ont appris que c’est un fonds d’investissement allemand, Callista, qui rachète l’usine... pour 1 euro symbolique.
Quelle honte ! Un fonds d’investissement plus proche du vampire et de l’aspirateur à subventions publiques que d’un projet industriel fiable et viable.
Alors, certes, il y aurait maintien... pour les deux ans à venir des emplois restants mais avec, paradoxe, un investissement de 32 millions d’euros de Renault qui cède l’entreprise mais fournit les millions.
Pour Callista, comme le déclare le syndicat CGT : « On a déjà été échaudé par le passé, Callista est un fonds qui a des objectifs de court terme pour redresser l’entreprise, sans quoi ils la fermeront ».
L’histoire de Callista qui ne cherche que les profits faciles n’est fait que de rachat à l’euro symbolique et de faillite comme Vulcast en Belgique ou chez Halosteelring dans la région de Liège.
À Caudan, les salariéEs et la CGT émettent de forts doutes sur la pérennité du projet et la protection des emplois.
« Combien de temps avant que Callista ne se sépare de la fonderie de Bretagne si les résultats se font attendre ? Les craintes sont de voir le fonds d’investissement détruire les emplois, siphonner l’outil de travail et... déserter avec les subventions publiques ».
L’avenir est sombre, comme dans de nombreuses entreprises, et seules des mobilisations sociales et un changement radical de politique rompant avec la course aux profits et cadeaux aux multinationales et autres vampires pourront changer la donne, recréer de l’espoir et de réelles perspectives.