Après trois mois de lutte contre la fermeture de leur usine, les salariés de Fralib, à Gémenos (Bouches-du-Rhône) sont montés d’un cran pour sauver la production de thé Éléphant pour le groupe Unilever. Dernièrement, ils ont lancé une grande campagne d’affichage pour appeler au boycott des produits Lipton et particulièrement des sachets Pyramides, dont la production délocalisée en Belgique et en Pologne est révélatrice des choix de développement d’Unilever. Cette campagne a été très bien relayée par les médias nationaux. Par ailleurs, le 10 janvier se tenait le dernier comité d’entreprise (CE) dans le cadre de la procédure de consultation engagée après l’annonce de la fermeture. Dès le lendemain, le secrétaire du CE, Gérard Cazorla, devait déposer un référé pour casser la procédure en remettant en cause l’expertise économique des experts d’Unilever, la consultation du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) qui n’a pas été faite dans les règles et le refus de Fralib de communiquer les comptes de l’USCC, la société suisse qui permet à Unilever de détourner une partie des bénéfices. Le 4 janvier, les principaux élus du personnel passaient devant la chambre correctionnelle de Nanterre, accusés de diffamation par Unilever pour avoir distribué un tract dénonçant les dispositifs fiscaux mis en place par le groupe en Suisse, via la société USCC afin d’échapper au fisc français. L’affaire a été renvoyée au 6 septembre 2011 et Unilever doit verser une consignation de 1 500 euros avant le 28 février qui lui sera restituée si le groupe obtient gain de cause. Le 3 janvier, le CE a adopté à l’unanimité les propositions des élus CGT et CFE/CGC visant à la mise en œuvre d’un projet alternatif pour poursuivre l’activité du Thé de l’Éléphant qui fait vivre 182 familles, auxquelles s’ajoutent les emplois induits. Ce plan repose sur un potentiel humain largement qualifié à sauvegarder un outil industriel performant (dernier site français de production de thé et infusions en sachets) et une marque à défendre pour qu’elle reste en France : le Thé de l’Éléphant. Il prévoit notamment un approvisionnement solidaire en matières premières, une gestion collective et concertée par les salariés des richesses produites par leur travail, adaptée aux besoins des consommateurs. Le financement de ce plan proviendrait d’une redistribution des dividendes des actionnaires d’Unilever et de l’engagement des pouvoirs publics et des collectivités territoriales pour sauver l’activité à Gémenos. Le 21 décembre, les salariés ont reçu la visite et le soutien d’Olivier Besancenot, qui a longuement échangé avec les responsables syndicaux et les ouvriers de l’usine. Il a réaffirmé le soutien du NPA et a proposé que l’ensemble des responsables politiques nationaux qui les soutiennent viennent ensemble exiger le retrait du projet de fermeture. Plus que jamais les salariés sont déterminés à faire payer Unilever et à garder la production du thé Éléphant en Provence.Comité NPA Aubagne La Ciotat
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Frederic Plicque