Publié le Vendredi 2 juin 2017 à 10h18.

GM&S La souterraine (23) : Toujours sur la brèche !

Quand les ouvriers de GM&S, sous-traitant automobile, ont menacé de faire sauter l’usine le 11 mai, c’est qu’ils ne voyaient plus d’issue pour sauver leurs emplois.

En effet, malgré 6 mois de lutte et d’actions multiples menées par la grande majorité des salariés, le gouvernement, les constructeurs et les éventuels repreneurs ne cessaient de les mener en bateau. Ils voyaient arriver la date butoir du 23 mai où le tribunal de commerce avait toutes les chances de prononcer la liquidation.

Alors le 11 mai, ils ont occupé l’usine avec grève de l’ensemble du personnel pour s’organiser et faire parler la poudre. En quelque sorte, pour « prendre leurs affaires en main ». Et ils y sont parvenus : les médias se sont emparés de leurs actions, une solidarité ouvrière s’est propagée pour soutenir leur cause, des milliers de manifestantEs regroupant des représentations d’entreprises sont venus les soutenir le mardi 16 mai à La Souterraine et le mardi 23 à Poitiers. Finalement, le gouvernement s’est senti obligé d’intervenir, et les constructeurs Renault et PSA d’augmenter leur commande, ce qui à permis au tribunal le mercredi 24 mai de ne pas prononcer la liquidation et d’accorder un sursis de cinq semaines pour « finaliser » la reprise de l’entreprise, mais assorti d’un redémarrage de la production.

Fiers de leur lutte

En assemblée générale, les travailleurs de GM&S ont décidé de reprendre le travail le lundi 29 mai... sous réserve de reprendre la lutte si rien n’avançait d’ici quinze jours. Car pour l’instant, deux repreneurs se sont signalés : le groupe GMD, spécialiste de la sous-traitance, qui ne reprendrait que 160 salariés sur 277, et le « Groupe Fray », grosse fortune de l’immobilier, qui propose une reprise à 240 salariés. Cette dernière reprise a l’assentiment du personnel de GM&S et des représentants syndicaux puisqu’il n’y aurait pas de licenciements, étant donné que plus d’une trentaine de salariés sont demandeurs d’un départ en préretraite.

Pour l’instant, rien n’est encore joué et la méfiance est dans la tête de nombreux salariés, au point qu’ils sont prêts à repartir au moindre couac. En tout cas, ils sont fiers de leur lutte, avec raison car tout ce qu’ils ont fait depuis 6 mois a mis la pression sur les décideurs. La crainte du nouveau gouvernement a été que tout le mouvement de solidarité autour de la lutte des GM&S s’élargisse au point de donner l’envie à d’autres de s’y mettre.

Correspondant