Avec, sur les 55 000 salariéEs d’Air France, un taux de grévistes de 39 % pour les pilotes, de 37,1 % pour les hôtesses et stewards et de 38 % pour le sol, la journée de grève du jeudi 22 février a été un grand succès. Plus de 56 % de vols Air France annulés sur court et moyen courrier, et 51 % de vols annulés sur long-courrier : soit plus de 300 vols annulés.
Un millier de salariéEs, tous métiers rassemblés, se sont réunis devant le siège d’Air France pour ensuite manifester vers l’aérogare de Roissy. Une manifestation très encadrée par une présence policière imposante (pas moins de 28 cars de CRS suivaient la manifestation), qui visait à interdire tout passage dans l’aérogare, où l’on peut s’adresser aux passagerEs et aussi aux salariéEs des nombreuses entreprises sous traitantes. Après quelques frictions et tirs de lacrymogènes par la police, une partie des manifestantEs est arrivée à déborder le dispositif policier (et certains syndicalistes frileux) et pénétrer dans l’aérogare.
Augmentation générale des salaires !
Au titre de l’inflation perdue, suite au blocage des salaires pendant 6 ans (2012-2018), l’intersyndicale demande une augmentation générale des grilles de salaires de 6 %. En parallèle de ce mouvement général, les mouvements de grève des mécanos avion, pour la reconnaissance de leurs qualifications, se poursuivent, continuant à perturber l’entretien des avions, occasionnant retards et annulations de certains vols.
La direction d’Air France maintient son refus, s’appuyant sur la hausse de salaire de 0,6 % en avril et 0,4 % en octobre, et sur la distribution de l’intéressement. Distribution inégalitaire, puisque la plupart des salariéEs toucheront environ 1 400 euros, quand les plus hauts auront 8 000 euros. Qui plus est, sur cet intéressement, aucune cotisation ne va aux caisses de la Sécurité sociale, et il n’y a aucune garantie de leur pérennité….
C’est la première fois dans l’histoire de la compagnie Air France que toutes les corporations étaient réunies pour un appel commun à la grève, ainsi que tous les syndicats, sauf la CGC et la CFDT. Un grand succès donc, qui appelle d’autres actions. C’est l’engagement de l’intersyndicale, qui se réunira à nouveau le 5 mars.
Joël Le Jeannic