Département agricole, le Loiret comprend également une forte industrie agroalimentaire pour transformer les produits agricoles dont le groupe Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel (LSDH) qui affiche aujourd’hui 965 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 8 unités de production réparties en France.
Les salariéEs du site de Saint-Denis-de-l’Hôtel, soutenus par la CGT de l’entreprise, tiennent depuis mardi 23 mai un piquet de grève avec une moyenne de 250 grévistes sur 600. Iels se mobilisent après la signature par la CFDT, seule organisation représentative, d’un accord insuffisant lors des NAO. Il s’agit même de la première grève de l’histoire du site. Le NPA est depuis le début du mouvement présent quotidiennement sur le piquet, il est même le seul parti politique venu soutenir les grévistes.
Conditions de travail difficiles
La LSDH est une entreprise aux forts relents de paternalisme, qui aime se présenter comme une entreprise familiale, ouverte, écologiste, qui a permis de nourrir le canton en embauchant la population locale et en achetant auprès des producteurs locaux. Une entreprise dont le slogan est « Passion, Ambition, Humanité ». Passion ? Pour l’argent certainement, la fortune personnelle du patron, M. Vasseneix, étant aujourd’hui estimée à 250 millions d’euros (ce qui fait de lui la 447e fortune française). Ambition ? Le patron n’en a pas manqué. Quand il s’est agi d’empocher 800 000 euros d’argent public dans le cadre du Plan France Relance pour se faire construire un nouvel atelier. Quand il s’est agi de se faire élire à la tête de Dev’Up, l’agence du Conseil régional (Union de la Gauche) en charge du développement économique, il n’en a pas manqué non plus. Humanité ? Certainement pas pour ses salariéEs qui demandent de la considération et 300 euros d’augmentation et l’amélioration de leurs conditions de travail qui sont difficiles : chaleur étouffante, travail en 3 x 8, exposition sans protection au peroxyde… Humanité encore, quand le discours de la direction reste bloqué sur les conditions de la négociation et qu’elle répand des rumeurs sur les grévistes.
95 % de grévistes
95 % des salariéEs à la production sont en grève et les matières premières vont maintenant commencer à pourrir… Le mouvement est donc bien parti pour durer, il gagne en popularité dans la ville et il peut même s’étendre au sein du groupe LSDH. En effet, les grévistes ont reçu la visite des délégués syndicaux des Crudettes, l’usine de salades industrielles située à Châteauneuf-sur-Loire, à moins de 10 kilomètres.
Si le mouvement continue et s’étend au sein du groupe, la perte financière amènera rapidement la direction à plus d’humilité. Et si le mouvement gagne, il peut servir d’exemple pour nombre d’entreprises de la région, et démarrer un nouveau cycle de luttes.