Depuis deux mois, les facteurs et factrices de Neuilly-sur-Seine (92) sont en grève à plus de 80 % contre les suppressions d’emploi et la dégradation de leurs conditions de travail.
Leur mobilisation a entraîné celle d’autres bureaux des Hauts-de-Seine en novembre, permettant de gagner la paiement de la distribution des professions de foi électorales... Une revendication qui semble évidente... mais pas pour La Poste.La direction compte sur l’isolement des grévistes et sur leur asphyxie financière, menaçant d’infliger des paies à zéro euro à la veille des fêtes.
La convergence et la solidarité
Chaque jour, les grévistes se rendent dans d’autres centres du département pour des prises de parole toujours bien accueillies... Leurs collègues savent qu’ils doivent également s’attendre à des « réorganisations », synonymes de suppressions de postes, d’augmentation des charges de travail et de délocalisations des sites.
La journée de grève du 17 décembre a ainsi été suivie dans d’autres villes, comme à Courbevoie où elle a dépassé les 50 %. Les grévistes du département se sont réunis en AG, rejoints par ceux et celles de Saint-Germain, Chanteloup et Conflans (Yvelines) pour ainsi regrouper 120 postierEs. Ils ont manifesté ensemble à la direction départementale du 92 et effectué une prise de parole à la cantine. La manif s’est achevée en barbecue, forme de pot de départ pour le patron de La Poste 92, M. Saint-Guilhem ! Et le surlendemain s’est tenue à Nanterre une fête des grévistes des deux départements destinée à remplir une caisse de grève commune.Les grévistes ont aussi pu recevoir des gages de solidarité lors de leur participation au meeting unitaire contre l’état d’urgence ou lorsqu’ils ont reçu le 22 décembre la visite d’Éric Coquerel, porte-parole national du PG et conseiller régional.
Soutien financier
Ayant échoué à isoler la grève, la direction de La Poste n’a pas pu non plus aller au bout de sa menace de paies à zéro euro. Et avec le contenu de la caisse de grève, les grévistes ont pu toucher presque l’équivalent de leurs (certes maigres) salaires habituels.Cette solidarité doit se poursuivre. Non seulement La Poste est toujours dans l’optique de faire durer le conflit, même si elle annonce vouloir entamer des discussions plus sérieuses, mais en plus elle s’apprête à priver de salaires des militants en prononçant de lourds sanctions contre eux. Le 17 décembre, la justice a annulé la réintégration de Thibault, postier de La Garenne/Bois-Colombes, licencié suite à la longue grève de 2014. De son côté, Gaël, secrétaire départemental de SUD activités postales 92 a écopé de deux mois de mise à pied et... d’une nouvelle convocation en procédure disciplinaire pour laquelle il risque trois mois supplémentaires.Tout en poursuivant la mobilisation et les recours contre ces décisions scandaleuses, il faut maintenir les salaires de ces militants, uniquement réprimés pour le rôle qu’ils jouent dans la résistance aux attaques patronales.
Correspondant
Pour donner :- caisse de grève en ligne : https ://www.yoongo.com/fr-c-cais… - chèques à SUD Poste 92, 51, rue Jean-Bonal, 92250, La Garenne-Colombes (mention solidarité grévistes au dos)