Plus de 60 % de grévistes au niveau du département, avec plusieurs établissements au-dessus de 70, voire 80 % : ces chiffres résument bien l’ampleur de la mobilisation appelée le 16 mars par Sud, la CGT et FO.
La détermination des postierEs du département s’est aussi traduite dans la rue, avec une manifestation combative, drapeaux des trois syndicats mélangés derrière la banderole unitaire, qui s’est terminée devant le siège de La Poste. 300 personnes ont ainsi scandé des slogans contre les réorganisations, pour l’emploi, les conditions de travail et les salaires.
Ces thèmes sont en effet centraux dans la période. Plusieurs syndicats de La Poste revendiquent, depuis le début de la crise Covid, une prime de 1 000 euros. À la place, la direction préfère imposer 1 000 réorganisations à la distribution en 2021, sachant que la dégradation rapide des conditions de travail et les destructions d’emplois touchent tous les secteurs.
Et maintenant, l’élargissement ?
Profitant de la situation créée par la pandémie, le PDG Philippe Wahl et les actionnaires de La Poste passent la surmultipliée, en tablant sur le fait que les luttes resteront émiettées, malgré la concentration des attaques. Dans ce contexte, le succès d’une grève à l’échelle d’un département, en intersyndicale, est évidemment un point d’appui pour construire un rapport de forces à la hauteur des enjeux, c’est-à-dire national. Le 27 mars, un rassemblement aura lieu à Bordeaux contre la précarité, à l’appel de Sud et de la CGT. Des grèves ont lieu dans plusieurs départements. Sud PTT, au niveau national, a contacté les autres fédérations pour discuter d’une grève dans tout le pays. L’heure est en effet à donner des perspectives sur tout le territoire.