Et de deux ! Lundi 22 mars, les contrôleurs SNCF du Nord- Pas-de-Calais étaient de nouveau en grève à plus de 60 %. Le mouvement se maintient donc largement, après la grève du 8 mars dernier où plus de 70 % d'entre eux s'étaient mobilisés.
La direction s'arrache les cheveux
Après le 8 mars, de nombreux agents avaient reçu un message personnel de leur chef direct. Les brimades habituelles pour n'avoir pas délivré le quota d'amendes ? La com' habituelle sur les bienfaits des prochaines réorganisations ? Rien de tout cela ! Cette fois, les chefs expliquaient que les agents avaient eu raison de s'être mis en grève le 8 mars pour exprimer leur « inquiétude ». Tout en précisant : « sachez que vous avez été entendus par la direction ». Un appel clair donc à ne pas se remettre en grève une seconde fois. Mais comme chacun sait, « entendre » et « écouter » sont deux choses bien différentes.
Rien n'y a donc fait : la grève du 22 mars a été de nouveau largement majoritaire. Les belles promesses ont fait leur temps, c'est un vrai changement que veulent les agents !
De vraies embauches
Les revendications des grévistes sont claires et n'ont pas changé. Parmi les dizaines qui avaient été couchées sur le papier le 8 mars dernier, celle des embauches devient cruciale. Car les agressions contre les agents à bord des trains se sont multipliées ces dernières semaines. Alors qu'il serait nécessaire d'être plus nombreux pour permettre aux cheminots de s'épauler lors de situations difficiles, la direction supprime des postes. Pire, elle renforce sa politique de quotas (il faudrait faire du chiffre !) obligeant donc les cheminots à davantage de confrontation avec les usagers.
Dans le même temps, les travailleurs précaires en intérim viennent grossir les rangs des exploités du chemin de fer. Des salariés ultra-flexibles, puisque le chantage à l'emploi les pousse à accepter des conditions de travail dégradées. Cela permet à la direction de contourner son propre règlement, qu'elle juge trop contraignant, pour pressurer les cheminots. Ainsi, il devient possible de se jouer des horaires de travail et des plages de repos obligatoires entre deux services. en obligeant un même intérimaire à assurer ces horaires non réglementaires pour s’être vu placé – le même intérimaire - sur deux contrats différents, l’un se terminant quand l’autre commence. Les grévistes ont donc mille fois raison de se battre pour de vraies embauches, à commencer par celles de leurs collègues en intérim !
Et de trois ?
Les discussions des AG de grévistes du 22 mars étaient claires : il faut une nouvelle suite au mouvement. Les cheminots en lutte ne comptent pas s'arrêter là. La proposition d'une troisième date s’est discutée et a été actée par tous les présents lors de l'AG à Lille. La détermination se lit dans le nombre de participants à ces deux journées de grève et se dit dans les échanges entre grévistes.
Les mobilisations locales se multiplient actuellement à la SNCF, partout en France. Une fin d'hiver qui voit donc le climat social se réchauffer. Vivement le printemps... des luttes !