Lundi 21 octobre, majoritairement, les salariéEs de GE, réunis en assemblée générale, ont approuvé, à main levée, le nouvel accord proposé par la direction, ce qui signifie moins de suppressions de postes que dans le projet initial mais suppressions d’avantages sociaux : 307 postes sauvegardés sur les 792 suppressions initialement prévues, l’effectif total du site de production des turbines à gaz de Belfort étant ramené à 1275 employés. En contrepartie : diminution des 21 jours de RTT ramenés à 10 jours, gel des salaires pendant 3 ans, suppressions des navettes transportant les salariés, régime plus drastique des indemnités, diminution des places de crèches…
La CGT, qui n’a pas approuvé ce plan, contrairement à SUD et CGC, a demandé lundi la levée des piquets de grève qui bloquaient depuis 15 jours l’activité des sites de Belfort/Bourogne. Elle a annoncé qu’elle participerait aux prochaines discussions avec la direction, qu’elle avait quittées jeudi, puisque celles-ci doivent porter sur un projet industriel à négocier avant la fin de l’année.
Au pied du mur
Samedi, quelque 3000 personnes avaient participé à une manifestation de soutien aux travailleurs de GE au cours de laquelle s’est manifestée publiquement la division syndicale.
Les travailleurs étaient appelés à se prononcer lundi sur les suites du mouvementUne belle ambiance néanmoins, deux jours avant que les travailleurEs soient appelés à se prononcer : accepter la proposition de la direction et sauver 300 postes ou continuer à se battre dans la la division… sachant que de toute façon il n’y avait rien à attendre des pouvoirs publics. Car tout au long de ces 5 mois de lutte, les salariéEs ont compris les soutiens politiques dont bénéficiait la direction malgré ses mensonges et ses manœuvres pour liquider l’usine de Belfort, elle qui ne rechigne pas à accepter les subventions de l’état : CICE et autres… Ils ont compris le rôle joué par Macron dans le bradage de la la branche énergie d’Alstom ; ils ont saisi la volonté de Bruno Lemaire de classer cette affaire ; ils ont vu comment l’État a laissé partir les commandes de rames Intercités au constructeur espagnol CAF plutôt qu’Alstom, et ils sont actuellement témoins de la manière dont la communauté de communes de Belfort vient aussi au secours du groupe, en décidant de racheter une partie des murs du site, ce qui permet à GE d’économiser 900 000 euros de taxe foncière alors que la direction de GE n’a aucunement réitéré sa promesse de faire de Belfort le centre mondial des turbines à gaz 50 hertz.
De cette lutte menée, il faut le souligner, principalement par les travailleurs de la production, a émergé un espoir : les salariéEs sont certains qu’en cette période de transition énergétique, l’énergie au gaz, la moins polluante des énergies fossiles est indispensable et même si se développe la production de gaz par méthanisation, les turbines à gaz seront indispensables. Notre savoir-faire a de l’avenir, disent-ils.
Correspondante