L’équipementier automobile Novares, est en redressement judiciaire. Sur décision du tribunal de commerce de Nanterre un administrateur judiciaire a été nommé le 29 avril.
C’est l’un des grands équipementiers basés en France spécialiste des pièces en plastique pour les moteurs, les tableaux de bord ou l'extérieur des voitures. Il emploie 12.000 salariés dans 22 pays, dont 1.350 en France. Il compte 47 usines de production. Parmi les usines en France : Libercourt dans le Pas de Calais, avec 220 salariés, Ste Marguerite dans les Vosges avec 140 salariés, Villers-Bretonneux dans la Somme avec 200 salariés, Oswald près de Strasbourg avec 150 salariés, et un bureau d’études à Izernore dans l’Ain.
Novares est l’ancien Mecaplast qui a racheté une firme américaine Key Plasteic en 2016. Il a pour principaux clients PSA, Fiat, Renault, Ford. Le chiffre d'affaires a doublé depuis 2012 pour atteindre près de 1,4 milliard d'euros. À coup d’endettement Novares avait investi dans les techniques nouvelles en fournissant notamment des composants en plastique pour les moteurs hybrides. Rien de la petite entreprise attachée à des activités anciennes.
Avec la crise du coronavirus, 40 usines sur 45 sont arrêtées dans le monde. La direction de Novares évalue le manque de trésorerie à 4 millions d’euros par jour. Parmi les actionnaires un fonds d’investissement vautour le fonds Equistone (72%) et l’État par l’intermédiaire de l'organisme public BPI France (15%). Le sort de l’entreprise est laissé aux diktats des marchés boursiers.
Cette décision de mise en redressement judiciaire est l'une des premières pour une entreprise de cette taille depuis l’épidémie de coronavirus. Elle en préfigure d’autres. Et dans le système qui nous gouverne, c’est un « tribunal de commerce » qui va décider de la suite. Le mot tribunal donne le change , mais un « tribunal de commerce » est un organisme privé dont les juges sont élus par les représentants des entreprises. Un petit monde souvent dénoncé de copains coquins capitalistes
Face à la déferlante de fermetures d’usines et de suppressions d'emplois qui s’annoncent, les solutions entreprises par entreprises conduites sous la coupe d’organismes tels les tribunaux de commerce seront un massacre pour l’emploi.
Ce sont des solutions d’ensemble qu’il faut se préparer à imposer fondées sur l’interdiction des licenciements, la mise hors d’état de nuire des patrons rapaces et la satisfaction des besoins de la population par des productions utiles.