Coup de colère des salariées d’EAK, à Valentigney (Doubs), qui ont séquestré, le 11 mai, leurs trois directeurs pendant 48 heures avec l’appui de leurs syndicats CGT et FO. Le patron a décidé de licencier les 92 employées, en majorité des femmes : 42 dans l’immédiat et 50 fin 2011. L’entreprise d’équipements automobile fabrique des airbags et des ceintures de sécurité et a connu un premier plan de suppressions de 92 emplois en 2006. Elle appartient au groupe Faurecia et au groupe suédois Autoliv. Autoliv veut délocaliser la production et Faurecia, filiale à 72 % de Peugeot, l’y aide en ne passant plus de commandes. Les salariées, exaspérées, réclament un reclassement dans le district urbain de Montbéliard où se trouve la maison mère. Croyant le reclassement acquis, FO a apposé sa signature sur le protocole de fin de conflit, le 31 mai. La CGT a quitté cette ultime réunion, estimant que ce qui était proposé était une arnaque : les reclassements promis renvoient à une commission territoriale de la métallurgie. Un patron va-t-il se séparer de jeunes travailleurs sous prétexte qu’il s’est engagé à embaucher les salariées d’EAK, en majorité approchant la cinquantaine ? Triste fin d’une mobilisation qui avait pourtant eu le soutien des syndicats de Peugeot Sochaux et des élus du Pays de Montbéliard.