Après la journée de grève du 29 octobre au Furet du Nord, l’ambiance a changé dans la librairie de Lille, une des plus grandes d’Europe.
Le matin, certainEs libraires chantent les slogans en travaillant. Une nouvelle complicité existe. Pour autant, il n’y a toujours pas d’augmentation de salaires en vue. La direction ayant expliqué dans les librairies et dans les médias qu’il n’y a d’argent. Le Furet, en lien avec les librairies Decitre et Chapitre, fait partie du groupe Nosoli qui enregistre un chiffre d’affaires de 160 millions d’euros mais qui boucle son budget avec au final moins de 300 000 euros dans les tiroirs. Mais où passe tout cet argent ? Selon le PDG, Cyril Olivier, l’argent va dans les commandes de livres et non dans la poche des actionnaires qui ne toucheraient aucun dividende ! Du jamais vu, une banque qui fait du bénévolat !
La grande force du mouvement a été le nombre de grévistes et surtout leur détermination dans une enseigne centenaire où aucune grève n’avait jamais eu lieu. Pourtant, c’est à double tranchant. Certes, la direction ne sait pas comment répondre à une grève mais les libraires ne savent pas comment la continuer… Il y a néanmoins des perspectives : nouvelles grèves un vendredi ou un samedi, plusieurs débrayages à partir de 16 heures, liens avec les magasins de Decitre… La direction tente d’apaiser les tensions en donnant des primes plus importantes en cas de bons chiffres de résultats et, en cadeau de fin d’année, un pouf rempli de bricoles inutiles. L’objectif est de maintenir le rapport de forces.