Nous reproduisions ci-dessous le courrier envoyé par le NPA 31 à l’ensemble des organisations progressistes du département pour une réponse unitaire et dans la rue contre les licenciements qui frappent durement notre région.
Chères et chers camarades,
La crise sanitaire se poursuit et est au centre des préoccupations de la population. Malgré cela, les capitalistes profitent de la situation pour multiplier les suppressions d’emplois et raboter les droits des salariés. APC, PSE, ruptures conventionnelles collectives, fin du recours à l’intérim, management agressif… nombreuses sont les solutions offertes au patronat pour faire fondre les effectifs. C’est leur réponse à la crise sanitaire : réorganiser en profondeur la production. Ils sont en cela accompagnés par le gouvernement et son plan de relance de 100 milliards d’euros qui ne vise en rien à maintenir les emplois mais représente un immense cadeau au patronat pour maintenir les profits.
A Toulouse et dans la région, nous sommes particulièrement concernés par cette situation. L’aéronautique est percutée par les conséquences de la crise sanitaire. C’est la mono-industrie locale dont plus de 100 000 emplois dépendent dans la région. Au-delà de la crise sanitaire, il y a un effet d’aubaine pour le patronat de la filière pour licencier massivement et achever le déplacement de ligne de production et d’une grande partie de l’ingénierie dans des pays où la main d’œuvre coûte moins cher.
Selon la Dépêche du 6 octobre, ce sont près de 6000 postes qui sont en ce moment supprimés dans 14 PSE de la filière aéronautique dans la région Occitanie. Le même jour, Thalès annonce la suppression potentielle de 1000 postes. Pas une semaine ne passe sans que de nouveaux PSE soient annoncés. Au-delà de l’aéronautique, d’autres secteurs vont être concernés par les licenciements comme nous le rappelle l’annonce de la direction de Auchan qui vise à supprimer 1500 postes. La Direccte quant à elle recense 20 PSE en Haute-Garonne. Mais cela fait l’impasse sur les milliers d’intérimaires déjà renvoyés chez eux comme sur les entreprises de moins de 50 salariés qui n’ont pas besoin de mettre en place de PSE. Au final, ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui sont en train de disparaitre dans notre département.
Et pour celles et ceux qui restent au travail, sous la pression du chantage à l’emploi, partout le patronat tente d’imposer des Accords de Performance Collective (APC) pour raboter les salaires ou allonger le temps de travail.
Dans de nombreuses entreprises du secteur, notamment dans la sous-traitance, les travailleurs n’ont pas été préparés à cette situation. Ils se sentaient protégés dans une filière florissante. Face à la brutale offensive patronale, ils vont devoir rattraper en quelques semaines ce retard. Et dans ce processus, nos organisations ont un rôle à jouer.
Bien sûr, nous appuyons toutes les formes de regroupements intersyndicaux des entreprises concernées pour mener la bagarre ensemble. Nous saluons l’initiative du collectif « Pensons l’aéronautique de demain » organisé le samedi 10 octobre à la Bourse du travail.
Nous pourrions également travailler à une plateforme revendicative et politique commune. Pour cela, nous formulons et soumettons au débat plusieurs propositions :
- Il faut diminuer le temps de travail en maintenant les salaires.
Travailler moins pour travailler toutes et tous. L’aéronautique, la construction d’avions, ne pourra être maintenue comme avant pour des raisons écologiques. Cette baisse du temps de travail n’est donc pas une mesure temporaire mais structurelle. Elle doit également s’accompagner d’une reconversion d’une partie de la filière vers des productions socialement utiles.
- Nous voulons interdire les licenciements.
Dans l’aéronautique, ce sont des dizaines de milliards de profits qui ont été accumulés dans la dernière période. C’est à l’échelle de l’ensemble de la filière que la question du maintien de l’emploi doit être posée afin que les entreprises les plus riches garantissent l’emploi y compris en bout de cascade de la sous-traitance. Pour retirer le droit des capitalistes à licencier, il faut que ce soit les travailleurs et leurs organisations qui contrôlent les embauches et les licenciements.
Enfin, pour imposer un autre avenir pour les salariés concernés, mais également pour leurs familles et dans l’intérêt de la population de toute la région, nous pensons que nous pourrions prendre ensemble des initiatives de rue. Cela pourrait se concrétiser dans une marche pour l’emploi, un samedi, associant salariés et population.
Cela pourrait contribuer à modifier le rapport de force, à favoriser l’émergence de luttes et de grèves dans les entreprises, à imposer d’autres choix de société et de développements économiques, centrés sur les besoins sociaux et la préservation de la planète.
Le NPA 31 reste disponible pour participer à toute réunion unitaire qui irait dans ce sens.