À la Monnaie, usine de fabrication des pièces d’euro, nous sommes en plein « plan stratégique ». Alors que le PDG a lancé des travaux pharaoniques sur l’établissement de Paris (75 millions dépensés, pour 50 millions prévus, pour faire un centre d’« art contemporain » qui n’attire pas grand monde), voilà que la direction décide de faire de grosses économies sur l’usine de Pessac, à la production.
Ainsi, depuis des mois, le PDG fait pression pour obtenir un accord sur la flexibilité, prévoyant les 3×8, les horaires de nuit, les heures supplémentaires jusqu’à 48 heures par semaine... La remise en cause des 35 heures, c’est dans l’air du temps !Devant le refus de la CGT ouvriers de négocier un tel recul, malgré les menaces sur l’emploi, le PDG a redoublé la pression. Il est parvenu à obtenir la présence aux négociations et la signature de l’UGICT-CGT (regroupant les cadres et agents de maîtrise) et de FO, contre l’avis de leurs syndiqués et représentants sur l’usine de Pessac, en menaçant de dénoncer l’accord existant sur le temps de travail et les 35 heures. La CGT a refusé le chantage et nous avons fait opposition à ce recul.
Derrière le baratin, le chantage patronal
Du coup, nouveau coup de théâtre : l’UGICT-CGT et FO, bien coordonnés avec le PDG, viennent de demander une « consultation de l’ensemble du personnel » sur un accord global, incluant à la fois le temps de travail pour toute l’entreprise et la flexibilité sur l’usine de Pessac. En clair, cela revient à faire voter à 500 personnes – sur Paris et Pessac, en incluant les cadres, la maîtrise, le musée, la communication… – la dégradation des conditions de travail d’une cinquantaine d’ouvriers à la production sur l’usine pessacaise, en brandissant la menace de la perte de RTT, de jours de congés, etc.
Voilà une belle illustration de la loi travail et de tout le baratin que l’on nous sert sur le « dialogue social » destiné à laisser « les partenaires sociaux » négocier ces fameux « accords d’entreprise »… Il n’y a aucun accord, si ce n’est le chantage patronal permanent auquel nous devons nous opposer.
Dans le climat actuel, toutes ces manœuvres révoltent bien des collègues qui font le lien entre la flexibilité que veut imposer le PDG et la loi travail. Beaucoup dénoncent cette avant-première de « référendum » demandé par les syndicats signataires et le PDG. Du coup, nous avons décidé en AG d’appeler à la grève lors de la prochaine venue du PDG sur Pessac, alors que celui-ci prévoit de convoquer le personnel. Ras-le-bol du chantage et des menaces !
Correspondant