La Poste fait preuve d’un acharnement répressif particulièrement violent contre les postierEs combatifs : 10 ans de mises à pied cumulées ont été infligés contre les militantEs SUD et CGT en région parisienne entre 2012 et 2017.
Pourquoi une telle répression ? La Poste est une entreprise où les conflits sont multiples. D’abord parce que c’est une très grande entreprise (le plus gros employeur après l’État). Ensuite parce que depuis les années 2000, les plans de restructuration ont transformé La Poste, service public, en une multinationale, avec plus de 100 000 suppressions d’emplois à la clé. Et aussi parce qu’une combativité s’exprime chez les postierEs : pas une semaine ne se passe sans qu’une grève ait lieu. Des grèves dispersées mais de plus en plus longues et dures, et parfois victorieuses comme récemment à Carhaix ou en Guadeloupe.
Gaël dans la ligne de mire
Gaël Quirante, secrétaire départemental adjoint de SUD Poste 92, fait partie des principales cibles de cet acharnement : il est l’objet depuis 2010 d’une procédure de licenciement qui ne cesse de rebondir suite aux multiples appels en justice de La Poste. Il est accusé de « séquestration » pour avoir participé à une occupation lors d’une grève en mai 2010. Il est même aujourd’hui visé par une deuxième procédure de licenciement, pour « harcèlement » de patrons. C’est la ministre du Travail qui va statuer sur son sort, dans les jours ou les semaines qui viennent. Cette même ministre qui fut DRH de Danone et qui met en œuvre les ordonnances… Autant dire que si Gaël ne reçoit pas un soutien massif, il risque fort d’être licencié à brève échéance.
Un grand rassemblement le 6 février
Un rassemblement aura lieu le 6 février à 19 heures devant le ministère du Travail à Paris. Solidaires, le Front social et de nombreuses personnalités soutiennent d’ores et déjà cet appel. Il s’agira d’une occasion de regrouper les forces de toutes celles et ceux qui sont ou on été visés par la répression. Plus de 4 000 procès ou procédures disciplinaires ont été recensées depuis la fin de la mobilisation contre la loi Travail. Les Ford, PSA, Orianne de SUD Travail, Antonin Bernanos, Loïc de la Compagnie Jolie Môme… ce rassemblement est conçu pour discuter d’initiatives communes afin de regrouper les résistances contre la répression qui pour l’instant sont éparpillées.
Correspondant