Depuis le 16 septembre, les ouvrières de Lejaby (confection de lingerie féminine) occupent le site de Rillieux-la-Pape (Rhône) où se trouve le siège du groupe. Avançant l’argument d’ « une baisse des ventes », la direction a annoncé le 1er avril dernier la fermeture des trois sites de Bellegarde, Bourg-en-Bresse (Ain) et Teil (Ardèche), laissant 197 salariées sur le carreau. En 2003, le groupe fermait déjà trois sites (Vienne, Beynost et Firminy) avant d’être racheté en 2008 par le groupe autrichien Palmers, pour 45 millions d’euros. La direction entend délocaliser en Tunisie et conserver 10 % au maximum de la production en France, comme « le font les concurrents directs ». La perte de leur emploi serait une catastrophe – car synonyme de chômage et de précarité – pour ces travailleuses qui ont pour beaucoup plus de 50 ans. La direction propose une indemnité de départ de 10 000 euros, plus 420 euros par année d’ancienneté, une broutille à côté des richesses que ces ouvrières ont créées. Le siège est occupé jour et nuit par les salariées empêchant tout camion d’entrer et de sortir. Des délégations de cheminots, de salariés d’Anoflex (filiale de Continental) et de Sanofi se sont rendues sur le piquet pour exprimer leur solidarité avec les salariées de Lejaby qui mènent une bataille juste contre le tout-profit, le pouvoir des actionnaires et les délocalisations.