Le 30 août, Veolia annonçait son intention d’acheter les 30 % de parts de Suez (son principal concurrent) qu’Engie souhaite vendre. Mais le prix proposé n’a pas plu aux patrons d’Engie, entreprise dont l’État possède 23,5 %. Depuis, les PDG, ainsi que le gouvernement, s’épanchent dans la presse…
Veolia lorgne les marchés juteux de Suez relatifs à la gestion de l’eau et des déchets. Les actionnaires de ces multinationales profitent du bien vital qu’est l’eau et de services aussi utiles que la collecte et le traitement des déchets. Ils profitent de crédits d’impôt, du chômage partiel : inacceptable pour les salariéEs qui voient les bénéfices engrangés tous les ans pendant que les salaires stagnent…
Démagogie, vrais risques et mobilisations
Pour défendre ses marchés face à Veolia, la direction de Suez s’est même lancée dans une campagne pour souder tout le monde derrière elle. Alors qu’elle supprime des postes, procède à des mutualisations de services et met en place des plans de départs « volontaires », elle fait maintenant semblant de s’inquiéter des 10 000 emplois qui seraient menacés par le rachat !
Effectivement, la vente n’augure rien de bon : des mutualisations de services qui continueraient et la revente de la branche eau à un fonds de pension... Les syndicats ont appelé à une grève de deux heures le 15 septembre puis à des manifestions devant la tour Engie à la Défense les 22 et 29… le tout soutenu par la direction, pour dire non au rachat, et sauver les emplois. Les travailleurEs ont bien sûr raison de descendre dans la rue pour crier non à la casse des emplois et prévenir qu’ils et elles ne se laisseront pas faire, et il y a eu des réels succès de mobilisations. Mais quelle attitude auront les syndicats si Suez finit par garder ses parts, et s’il y a confirmation de l’achat par Veolia ou le fonds de pension Meridiam ?
La seule solution pour les salariéEs de Suez serait de peser, avec les salariéEs de Veolia, et de dire ensemble ce qu’on pense de ces magouilles, notamment aux collectivités locales dépositaires de ces services. La qualité et le prix de ces services seraient bien meilleurs pour les usagerEs si ils et elles ne les laissaient pas aux vautours tels que Suez ou Veolia.