Le 15 mars, Jean Castex annonçait la mise en place d’une nouvelle prime Covid. Plusieurs organisations syndicales de La Poste ont, en toute logique, revendiqué son versement, pour un montant minimum de 1 000 euros, à l’ensemble des postières et des postiers.
La mesure avancée par le Premier ministre avait certes tout de l’effet d’annonce, puisque l’octroi de cette prime est laissé au bon vouloir du patronat, avec les recettes incitatives habituelles (défiscalisation et exonération de cotisations sociales). Les cadeaux gouvernementaux sont visiblement insuffisants pour le PDG Philippe Wahl et les actionnaires de La Poste puisque, dans un courrier en réponse à la demande formulée par Sud PTT, la DRH Valérie Decaux a répondu par une simple fin de non-recevoir. Son argumentation tient en quelques mots : le budget ne le permet pas, en pleine crise sanitaire, et les postierEs sont déjà assez bien traitéEs.
Donner une perspective à la colère
Encore une fois le Covid à bon dos. La DRH le convoque quand il s’agit d’expliquer que la boîte ne peut rien verser (alors que le bénéfice net est de 2,1 milliards d’euros en 2020), mais elle feint d’oublier que les travailleurEs de La Poste ont continué d’assurer leur service depuis plus d’un an que dure la pandémie. Après des Négociations annuelles obligatoires s’étant conclues par une « augmentation » de… 0,2 %, une prime d’intéressement réduite à zéro en 2021, cette nouvelle manifestation de mépris patronal génère encore un peu plus de ras-le-bol. De fait, la question de la rémunération devient un des principaux sujets de colère dans les services. Dans ce contexte, la dernière bassesse de la direction, à savoir le refus de l’activité partielle pour les parents d’enfants scolariséEs durant les vacances d’avril, pourrait bien mettre le feu aux poudres.
Des mobilisations éclosent un peu partout et, fait nouveau, on assiste au développement d’intersyndicales locales relativement nombreuses. L’intersyndicale nationale qui a commencé, depuis deux semaines, à réunir la CGT, l’Unsa et Sud (à l’initiative de cette dernière) se doit de déboucher, au plus vite, sur une date de grève à l’échelle de toute La Poste.