Vendredi 21 mai, la CGT de Peugeot-Poissy (Yvelines) a assigné en référé la direction du groupe devant le tribunal des prud’hommes de Versailles pour atteinte au droit de grève. Le 8 avril, seize salariés (dix intérimaires, un CDI et cinq contrats de professionnalisation) ont été mis à pied par la direction à l’issue d’une grève durant laquelle elle avait fait remplacer la quarantaine de grévistes par 117 salariés de l’encadrement. Neuf intérimaires ont depuis été réintégrés – les employeurs d’intérim ayant reconnu leur non-responsabilité dans les faits reprochés – mais la direction de PSA a décidé de licencier les contrats pro et le dixième intérimaire et mis à pied le CDI pour six jours. Les accusations d’entrave à la liberté du travail et d’insultes et violences ne sont que prétextes : la direction veut écraser toute volonté de résistance en s’attaquant aux salariés précaires et en faisant un exemple. Les grévistes réclamaient notamment des postes supplémentaires pour soulager leurs charges de travail trop lourdes. Comme dans toutes les usines de l’automobile aujourd’hui, l’augmentation des profits passe par l’augmentation de la charge de travail, les suppressions de postes et la multiplication des statuts précaires. À Poissy, il y a 1 500 intérimaires ou emplois précaires, soit la moitié des emplois productifs. Faut-il qu’ils continuent de se taire indéfiniment ? L’audience devant le tribunal de Versailles est prévue le 18 juin à 9 heures. Soyons nombreux pour les soutenir !