Pressentie depuis des années, la fermeture de l’usine de pièces automobiles de PSA à Saint-Ouen a été annoncée officiellement en novembre dernier aux salariéEs. La direction de PSA se cache derrière le projet de l’AP-HP de construire un Grand hôpital Nord sur le site de Saint-Ouen pour justifier cette fermeture.
Le projet implique aussi la fermeture du magasin Conforama, situé sur la même parcelle, celle des hôpitaux Bichat et Beaujon, qui seraient ainsi regroupés, avec les suppressions d’effectifs qui accompagnent ce compactage hospitalier.
À Saint-Ouen, la direction veut en finir vite, et bien sûr au moindre coût. Les salariéEs sont actuellement 324, après de nombreux départs « volontaires » ces dernières années. PSA les incite à quitter le groupe avant septembre prochain, pour 20 000 euros et 18 mois de salaire. Pour ceux qui iraient dans un autre site PSA en région parisienne, c’est un mois de salaire et 7 500 euros, un mois de salaire et 15 000 euros pour ceux qui iraient en province.
PSA a menti
Les salariéEs jugent ces propositions insuffisantes. Il n’y a pas de véritable plan de reclassement, avec garantie d’un CDI, pas de mesure d’âge et les congés senior feront perdre de l’argent aux salariés concernés.
De plus PSA a menti, en leur faisant croire le 8 janvier que les discussions allaient continuer sur la situation de Saint-Ouen, tout cela pour annoncer finalement par téléphone le 14 janvier que les « négociations » étaient terminées et qu’ils enverraient leurs dernières propositions par mail ! On vous écrira...
Un certain nombre d’ouvriers de Saint-Ouen ont déjà vécu des fermetures, Melun ou Aulnay. Un salarié déclarait ainsi à un journaliste du Parisien présent lors d’une de leurs mobilisations la semaine dernière, qu’il avait déjà déménagé une fois, et qu’il n’allait pas « acheter un mobil-home pour suivre PSA partout » !
Multiples actions
Le 10 janvier, une centaine d’ouvriers des équipes de matin et d’après-midi se sont réunis en assemblée générale et ont manifesté dans l’usine. Ils sont ensuite sortis de l’usine (par la porte des camions, que la direction a dû ouvrir sous la pression !) avec pancartes et banderoles, et sont allés distribuer des tracts au métro Garibaldi, très bien accueillis par la population et salués (au klaxon !) par les automobilistes, dont un a même cru qu’il s’agissait d’un rassemblement de Gilets jaunes, puis est venu prendre la parole pour les soutenir face à la fermeture. Les grévistes sont allés ensuite à Conforama, où ils ont pu s’adresser aux salariéEs concernés eux aussi par la fermeture. TouTEs étaient très contents de cette action, et d’être sortis de l’usine pour se montrer et nouer des contacts.
Mardi 15, les salariéEs se sont à nouveau mobilisés, avec assemblée générale à une centaine, puis ils et elles sont sortis de l’usine à une soixantaine en manifestation et ont distribué un tract aux passants. La nuit, plus de la moitié de l’équipe a débrayé. La situation est difficile pour les salariéEs de Saint-Ouen, qui ne sont plus très nombreux sur le site, mais grâce à leur colère, et à leur capacité à s’adresser à ceux qui sont aussi concernés par le projet de Grand hôpital Nord et à tous ceux qui peuvent les soutenir, ils peuvent faire reculer PSA et obtenir les garanties dont ils ont besoin face à la fermeture de leur usine.
Correspondant