À la raffinerie de Donges, après la grève locale de trois semaines, en avril 2022, portant sur les embauches, la ré-internalisation des métiers sous-traités et la reconnaissances des qualifications, il y a eu les journées de mobilisations des 27 octobre et 10 novembre (voir l’Anticapitaliste n° 634 du 27 octobre 2022). David, délégué syndical CGT de la Raffinerie de Donges (44), raconte l’ambiance de la lutte actuelle contre la réforme des retraites de Macron et Borne.
Après vos combats de l’an passé, en voici donc un nouveau en défense des retraites…
Depuis les grèves TotalEnergie sd’octobre-novembre, l’annonce gouvernementale sur les retraites est arrivée très vite. On regrette que l’intersyndicale ait choisi de mobiliser uniquement sur la réforme des retraites et pas sur les salaires, source de rentrées de cotisations sociales, ni sur l’indexation des salaires sur l’inflation ni sur l’assurance chômage.
En Loire-Atlantique, les manifs ont été massives dès le 19 janvier, encore plus le 31 janvier : 70 000 à Nantes, 18 000 à Saint-Nazaire. De tels rassemblements dans les petites villes n’avaient pas été vus depuis longtemps : à Châteaubriand, 3 000, à Ancenis 4 500, comme à Redon.
Comment fonctionne la grève ?
Traditionnellement par tournée dans les ateliers, assemblées générales de syndiquéEs, assemblées générales du personnel. Les débats sont centrés sur la grève reconductible. Le 7 février, il y a un vote par équipe de quart à la prise de poste. FO et la CFDT sont dans la grève dans le cadre de l’intersyndicale nationale. Pour notre part, syndicat des raffineries, nous sommes contre la stratégie des journées de grève et de manifestations « saute-mouton », stratégie perdante selon nous. Les relations avec les autres raffineries se font dans le cadre de la CGT de la coordination TotalEnergies et de la Fédération Pétrole.
Et avec d’autres boîtes autour…
On est en contact tout d’abord par le biais de l’interpro CGT de la raffinerie puis localement avec les Ports et docks, Mines-Energies, les cheminotEs. Le 26 janvier il y a eu une journée de grève et des actions (rassemblement et banderoles sur les ponts). L’union Locale CGT a constitué un « bureau des luttes » qui se réunit tous les jeudis et met au point des actions proposées à l’intersyndicale.
Mercredi 8 février, les mêmes et d’autres vont se retrouver ici à la raffinerie de Donges pour une nouvelle journée de grève. Ce processus de luttes structuré vient renforcer la mobilisation planifiée par l’intersyndicale nationale. Ne perdons pas de vue que la lutte actuelle doit aussi mettre un coup d’arrêt au rouleau compresseur du néolibéralisme autoritaire que ce gouvernement déploie.
Propos recueillis par GG