Fin janvier le NPA a été interpellé par un ouvrier de Lithorade, une imprimerie spécialisée dans l’impression de jaquettes de CD qui se situe à Oeting sur le technopôle de l'agglomération de Forbach en Moselle. Dans son courrier, il nous expliquait la situation de la boîte, l'annonce de 24 licenciements et nous demandait : "Nous devons voter pour les régional mais pour qui? Qui sera là pour nous? Qui nous défendra?". Voilà la réponse que nous lui avons adressé.
D’abord, nous comprenons bien que la situation est urgente et ces jours-ci décisifs. Vous vous demandez qui sera là pour vous et pour qui voter aux régionales. Dès lors et en quelques mots, nous voulons vous exprimer notre soutien et expliquer nos propositions, que ce soit dans le cadre électoral mais également ce que nous défendons dans le cadre des luttes.
Ces élections régionales interviennent alors que le gouvernement et le patronat nous font payer une crise dont ils portent l’entière responsabilité. L’argent, qu’on nous disait introuvable pour nos salaires, nos revenus ou les services publics, s’est mis à couler à flot pour renflouer les banques, engraisser les actionnaires et les spéculateurs.
La logique capitaliste, c'est toujours plus de profit : abondance pour les plus riches, restrictions pour le reste de la population ! Nous ne changerons rien sans une mobilisation large de la population, sans un « tous ensemble ».
Mais, par ce vote, nous pouvons sanctionner celles et ceux qui nous expliquent depuis des décennies que ce système où le profit vaut plus que nos vies, que le capitalisme est notre seul avenir.
Au niveau régional, nous exigeons d’abord l’arrêt des subventions aux entreprises privées et la récupération de celles déjà versées à celles qui ont supprimé des emplois. En nous renseignant un peu sur votre entreprise, nous avons en effet constaté que l’entreprise Bertelsmann avait bénéficié de subventions pour s’installer à Forbach dont plus de 150 000 euros de la part du Conseil Régional. L’Etat et les collectivités ont financé la construction de bâtiments pour accueillir Bertelsmann en 2001 et je cite « implanter une activité nouvelle sur un territoire en reconversion ». L’entreprise Lithorade a, quant à elle, également bénéficié de façon indirecte de cette subvention, de ce bâtiment. Ces subventions aux entreprises sont un scandale puisque l’argent public est dépensé pour des entreprises qui dans les années qui suivent laissent les salariés sur le carreau pour délocaliser toute la production ailleurs.
De plus, le NPA porte une mesure phare en termes d’emploi : l’interdiction des licenciements. Nous voulons faire du droit à l’emploi une question politique, un choix de société et imposer le droit de chacun à un emploi stable et bien rémunéré, à un revenu régulier, quelle que soit sa situation, tout au long de sa vie, sinon aucun des autres droits politiques et sociaux n’a de réelle valeur.
Pour imposer le droit à l’emploi, il faut interdire les licenciements, mais notre projet n’est pas seulement de le faire boîte par boîte, dos au mur. Non, les interdire totalement en enlevant aux patrons ce droit d’un autre âge, celui d’avoir pouvoir de vie ou de mort sociale.
Nous nous battons également pour lever le secret bancaire et commercial. Qu’est ce que cela signifie pour nous ? Que la population voit alors où va l’argent et qu’il est possible de garantir l’emploi et les salaires. Dans les entreprises qui font des profits, tout le monde voit bien le scandale que représente l’annonce d’un plan de licenciements associé à l’annonce de dividendes substantiels pour les actionnaires. Une réponse s’impose : prendre sur ces profits pour maintenir les emplois. Il faut que les salaires soient maintenus, en tenant compte de l’ancienneté par le biais d’un fonds de garantie financé par une cotisation payée par le patronat exclusivement. Interdire les licenciements, c’est remonter à chaque fois que nécessaire aux donneurs d’ordres pour faire payer les grands groupes capitalistes. Ainsi, quels que soient les aléas de la vie de telle ou telle entreprise particulière, tous les salariés bénéficieraient de la continuité de leur salaire, de la continuité de leur contrat de travail, de la reconnaissance jamais remise en cause de leur qualifications.
L’interdiction des licenciements est une remise en cause du pouvoir patronal. Il s’agit d’ôter au patronat le droit de sceller le sort de milliers de familles pour la réalisation de ses profits. Nos aînés, par les grèves et les mobilisations ont imposé le droit à la Sécurité sociale, aux congés payés, à la retraite….toutes choses qui semblaient du domaine du rêve il y a un siècle. Aujourd’hui, nous pouvons, par les mêmes moyens, imposer le droit à l’emploi ! C’est tous ensemble que nous devons nous battre pour imposer cette revendication.
Si nous avons des élus au Conseil régional c’est ce qu’ils défendront, c’est pour cela qu’ils se battront.
Nous avons une conception particulière de la chose. Nous ne sommes pas des professionnels de la politique. Notre liste est constituée d’hommes et de femmes, de salariés, de chômeurs et d’étudiants, de personnes qui n’ont pas besoin comme Sarkozy de mettre un casque jaune sur la tête pour se déguiser en travailleur.
Pour nous, des élus sont comme des délégués du personnel qui non seulement relaient les voix de ceux qui ne sont pas dans ces instances, mais qui également, en toute indépendance, défendent les intérêts des salariés, de la population toute entière.
Pour que toutes nos exigences aboutissent, des élus ne suffiront pas pour autant !
Nous devons construire et amplifier la mobilisation sociale, aller vers un mouvement d’ensemble, une grève générale, pour imposer nos revendications et retirer au patronat la domination qu’il exerce sur l’économie et la société.
Nous voulons construire une force qui combat pour une société débarrassée du capitalisme et respectueuse de l’environnement, une société dont les leviers de décision reviennent à la population dans les communes, dans les quartiers, dans les entreprises.
Pour le NPA,
Hélène HEBENSTREIT, tête de liste en Moselle.