En fin d’après-midi jeudi 21 avril, les salariéEs de la SAM réunis en assemblée générale ont voté la fin de l’occupation de l’usine le lundi 25 avril. Elle durait depuis 150 jours.
Après les plus de 300 licenciements prononcés en janvier 2022, l’objectif de cette lutte prolongée n’était plus un maintien des emplois mais la préservation de conditions minimales permettant une éventuelle reprise pour d’autres activités que le tout-automobile. Il fallait empêcher le déménagement des outils et machines pour leur vente aux enchères – comme le patron failli l’avait fait il y a quelques mois en Lorraine.
Les larmes et la fierté
Un protocole signé entre les mandataires, la région Occitanie et la communauté de communes du bassin de Decazeville prévoit un gardiennage public du site de l’usine jusqu’au 30 juin. Un temps court pour permettre au seul repreneur en lice, une entreprise du Lot, MH Industries, de préciser son projet et le nombre d’emplois qu’il pourrait offrir.
Un grand absent, pourtant le principal responsable de la liquidation de l’usine, est le seul donneur d’ordre Renault qui avait renié ses engagements en supprimant ses commandes.
Des retours sur les mobilisations de plusieurs années dans cette usine sous-traitante automobile seront nécessaires. Les mobilisations massives, mais circonscrites à l’échelle d’un seul bassin industriel, n’auront pas suffi à renverser le rapport des forces. La fin de l’occupation était devenue inévitable dans ce contexte. Un collectif de lutte de la très grande majorité des salariéEs sous l’impulsion du seul syndicat présent dans l’usine, la CGT, aura tenu jusqu’au bout du possible. Lundi 25 avril à midi pile, ils et elles ont quitté, à 250, leur usine occupée depuis 154 jours. Sous la haie d’honneur de 1 000 soutiens, ils et elles ont marché lentement avec, au sens strict, leurs larmes disant leur rage d’avoir perdu emplois et usines. Mais aussi leur fierté d’avoir ainsi lutté.