Depuis le 14 janvier, les agentsE et les médecins du service des urgences du Centre hospitalier de Saint-Malo sont en grève illimitée.
Comme dans de nombreux services d’urgences, les grévistes réclament le renforcement des créations de postes infirmierEs, aides soignantEs, administratifs… pour faire face à l’augmentation de l’activité au Service d’accueil des urgences (SAU) et à l’Unité d’hospitalisation de très courte durée (UHTCD), ainsi que la mise en œuvre d’une réelle gestion des lits d’aval pour réduire les délais de disponibilité des lits dans les unités d’hospitalisation.
Une grève légitime et populaire
S’ajoutent à ces revendications des demandes spécifiques au service malouin en termes d’organisation, de matériel et d’adaptation/extension des locaux, dans la mesure où l’actuelle unité a été conçue à la fin des années 1990 pour accueillir 20 000 passages/an alors qu’elle en reçoit aujourd’hui plus de 40 000…
À ces difficultés majeures et quotidiennes du service se superpose un contexte lourd, lié à la fois au départ il y a quelques mois de la moitié des praticienEs hospitaliers, parmi les plus chevronnés, et à la situation financière particulièrement délicate de l’établissement. La direction s’est en effet lancée dans une fuite en avant en s’engageant, vraisemblablement sous la pression de l’Agence régionale de santé de Bretagne, dans une fusion avec le CH de Dinan, lui aussi en situation financière très dégradée.
Dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi les grévistes, avec l’appui de leurs syndicats Sud-Santé, CGT et FO, ont déjà reçu le soutien de nombre de leurs collègues de l’hôpital mais aussi de l’extérieur. En témoigne le succès de la pétition lancée sur le net1, qui vient de dépasser les 30 000 signatures, tandis que plus de 4 000 euros ont été collectés.
Face au mouvement gréviste et à sa popularité, la direction a proposé quelques mesures. Celles-ci ont été jugées insuffisantes par le personnel dans la mesure où elles ne pouvaient améliorer significativement les conditions de travail et d’accueil des patientEs. Pour faire céder la direction et l’ARS, l’intersyndicale organisait une « grande marche citoyenne » pour sauver les urgences et l’hôpital de Saint-Malo, mercredi 6 février de l’hôpital à la mairie.
Les militantEs du comité NPA du pays malouin y ont appelé et y ont participé.
Correspondant Saint-Malo