Les salariéEs de l’usine lyonnaise de Montabert montrent qu’en se mobilisant il est possible de d’obtenir des augmentations de salaire plutôt que des primes.
Située dans la banlieue lyonnaise, Montabert fabrique des outils pour engins de chantier et emploie environ 500 salariéEs. Cette filiale du Groupe Komatsu réalise des bénéfices éhontés (20 millions d’euros en 2021, soit 16 % du chiffre d’affaires) ! Au printemps, à la suite de débrayages, les ouvrierEs et technicienEs ont obtenu 1 000 euros de prime et 2,8 % d’augmentation générale, avec un minimum de 100 euros.
En octobre, la direction, qui sent le mécontentement monter, propose d’emblée une prime de 1 000 euros. Toutefois, la mobilisation a déjà démarré avec la distribution d’un questionnaire par l’intersyndicale. Il montre que les salariéEs demandent une augmentation de 200 euros en moyenne. Cette forme d’expression unifie les salariéEs autour de la revendication que les bureaucrates eux-mêmes sont forcés de défendre !
La moitié de l’usine arrête le travail
Une AG est convoquée dans chaque équipe le 24 octobre. La moitié de l’usine arrête le travail et rejette en majorité la proposition de la direction : c’est une augmentation générale qui est réclamée. La direction plie et propose, en plus de la prime descendue à 500 euros, 2,5 % de hausse des salaires, mais sans montant minimum, ce qui ne fait que 50 euros pour les salariéEs les plus mal payés.
Une nouvelle AG est réunie, la direction s’y pointe, avec des cadres qu’elle a envoyés pour peser par leur vote. Malgré la pression, la consultation, organisée pour le coup à bulletins secrets, donne un nouveau rejet de la proposition patronale. Malheureusement, la majorité des salariéEs qui veut plus que 2,5 % d’augmentation n’est pas partante pour se lancer dans une grève à durée indéterminée, mais une démonstration de force a été faite, qui servira pour la suite…