Une délégation d’ouvriers coréens devraient se rendre au siège de Valeo pour protester contre les licenciements effectués dans la filiale coréenne de l’équipementier.Le syndicat des ouvriers métallurgistes de Valeo Corée a décidé d’envoyer une délégation de lutte en France, au siège de la compagnie Valeo afin d’y faire connaître ses revendications : l’annulation des licenciements des ouvriers, la reconnaissance du syndicat des ouvriers métallurgistes la réouverture de l’usine. L’histoire commence en 2005, quand le groupe Valeo a acheté une usine sud-coréenne de compresseurs dans la province du Chungnam. À l’époque, les salariés se sont réjouis de l’arrivée de capitaux venant d’un pays développé et qui devait permettre à l’entreprise de développer son activité. Mais à plusieurs reprises, la multinationale française a violé les accords préexistants avec le syndicat et a vendu le terrain de l’usine Valeo Corée, sans jamais réinvestir ces profits dans l’équipement de la filiale coréenne. En 2007, la nomination de M. Kim à la tête de l’entreprise a marqué la fin d’une direction normale de l’entreprise (diminution des activités marketing, réquisition de 3 % des ventes brutes chaque année que Valeo s’octroyait comme « commission », non reconnaissance du syndicat). Sous couvert de restructurer et de diminuer les frais de personnels, 60 salariés ont été licenciés en juin 2009 et le salaire des employés avait diminué de 20 %.
En septembre, ce sont 90 salariés qui ont été à leur tour licenciés et les salaires des employés diminués de 40 %. Entre le 20 octobre et le 30 novembre, 48 salariés ont été mis à la retraite. Le 26octobre 2009, alors qu’ils travaillaient comme de coutume à l’usine, les salariés restant recevaient chez eux un courrier par Chronopost annonçant leur licenciement à compter du 1er décembre. L’expéditeur n’était pas précisé et la lettre n’était pas nominative. Le syndicat et les salariés ont immédiatement voulu demander des explications à la direction mais celle-ci avait quitté l’usine, considérant que son travail était terminé, une fois les lettres envoyées. Du 23 au 27 novembre, une délégation du syndicat des métallurgistes de Valeo-Corée s’est rendue au Japon où vit Michel Serre, le responsable de cette liquidation, qui a été promu vice-président de la filiale compresseur de Valeo Thermal System au Japon, une fois sa tâche en Corée achevée. Cette promotion irait de pair avec un plan de licenciement de 80 personnes dans une usine japonaise comptant 187 salariés. Michel Serre a répondu aux ouvriers coréens que la liquidation de l’usine était due à la crise économique et que dans cette conjecture peu favorable, chacun devait faire des sacrifices. Les ouvriers japonais ont montré leur soutien et leur solidarité avec les ouvriers coréens, victimes comme eux de la restructuration de la multinationale française.
Depuis le début du mois de novembre, les ouvriers de Valeo-Corée occupent leur usine dans des conditions météorologiques et financières difficiles. Ils sont, en outre, sont menacés de poursuite par la direction pour occupation illégale du site. La plupart des ouvriers de l’usine y ont passé toute leur vie active et nombre d’entre eux étaient proches de la retraite. La loi coréenne ne prévoit aucune protection sociale dans cette situation, c’est pourquoi les Coréens disent souvent que « le licenciement est un homicide. » Les ouvriers de l’usine Valeo-Corée espèrent le soutien des travailleurs en France et leur solidarité face à la loi du profit qui les met aujourd’hui à la rue, sans logement et sans ressources.Valeo Compressor Korea Local of Chungnam Regional Branch of Korean Metal Workers’ Union (KMWU-KCTU)