Publié le Vendredi 26 septembre 2025 à 11h00.

28 septembre. Encore et toujours lutter pour le droit à l’avortement

Après de nombreuses années de combat, en janvier 1975, la loi autorisant l’IVG est promulguée. Cinquante ans plus tard, la lutte pour le droit des femmes et des minoriséEs de genre à disposer de nos corps n’est pas terminée : le 28 septembre, journée internationale pour le droit à l’avortement, nous nous mobiliserons !

Cet été, des organisations féministes ont alerté sur la décision de Trump de faire incinérer des contraceptifs féminins non périmés destinés à des pays africains via l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international). Dans son obsession de contrôler le corps des femmes, cette destruction fait partie du projet idéologique masculiniste du gouvernement américain : ce sont 1,4 million de femmes et filles qui se voient privées de leurs droits d’avoir des enfants ou non et de se protéger face aux maladies.

Ces contraceptifs sont gardés en Belgique et devraient être incinérés en France si celle-ci l’autorise. Il y a quelques jours, Trump affirmait que le stock, d’une valeur de 10 millions d’euros, avait été détruit, mais la Belgique a démenti l’information. La pression doit continuer, notamment sur le gouvernement français qui se prétend impuissant dans cette situation et entretient la plus grande opacité sur cette affaire. Le Collectif Avortement en Europe, les femmes décident a lancé une pétition exigeant que « les organisations humanitaires prêtes à redistribuer ces contraceptifs, dans l’esprit des engagements de l’UE en faveur de la santé et des droits des femmes dans le monde, puissent en disposer ».

Un contexte international réactionnaire

Cet événement est symptomatique du climat réactionnaire international. L’extrême droite au pouvoir, c’est la remise en cause de nos droits reproductifs, et cela se confirme aux États-Unis, en Pologne, en Hongrie, en Italie… Aux États-Unis, plus d’une dizaine d’États ont prohibé l’accès à l’avortement. En Italie, des groupes anti-IVG peuvent entrer dans les cliniques. Équateur, Malte, Salvador… nombreux sont les pays où l’avortement est interdit. En bafouant ce droit fondamental, le contrôle du corps des femmes prime sur nos vies : une femme meurt toutes les neuf minutes d’un avortement clandestin. Les femmes avortent, que ce soit interdit ou non !

Le 28 septembre, réaffirmer « Mon corps, mon choix ! »

La menace de l’extrême droite plane partout, y compris en France où l’insuffisante inscription de la « liberté » d’avorter dans la Constitution ne peut protéger ce droit. Par ailleurs, la double clause de conscience persiste et nous sommes encore et toujours dans l’impossibilité de choisir notre méthode d’avortement.

La destruction du service public de santé menace concrètement l’accès à ­l’avortement. Et cela ne va pas en s’arrangeant. En effet, Sophie Binet (CGT), Sarah Durocher (Planning familial), Caroline Chevé (FSU) et bien d’autres le soulignaient dans une tribune féministe appelant à la mobilisation du 18 septembre : les baisses de budget touchent en premier lieu les femmes. Dans la Drôme, un centre de santé sexuelle de proximité a fermé pour « effort budgétaire ». Dans le Loiret, le Planning familial perd 10 % de sa subvention par le conseil départemental. Ces dernières années, 130 centres IVG ont fermé. Attaquer le budget, c’est aussi attaquer nos droits reproductifs !

Pour ces raisons et bien d’autres, il nous faut continuer de lutter pour que, sur tout le territoire, toutes les personnes souhaitant avorter puissent le faire de manière libre, sécurisée et gratuite.

Le 28 septembre, retrouvons-nous nombreuxSEs dans les manifestations ou rassemblements en solidarité avec les femmes du monde entier et pour défendre le droit fondamental à l’avortement et à la contraception !

Louise pour la CNIF – Commission nationale d’intervention féministe