Publié le Mardi 11 mars 2025 à 09h00.

8 mars, des manifs deux fois plus grosses qu’en 2024

C’est une performance ! 250 000 participantEs ont déclaréEs par l’interorga « grève féministe », et ce, pendant des vacances scolaires et dans le climat répressif actuel.

Le dernier méfait de l’État est l’interdiction de la marche féministe nocturne parisienne. Cette initiative a été finalement autorisée au dernier moment, à la suite d’un recours devant le tribunal.

Des enjeux de taille

L’enjeu de manifs massives était de taille, pour poursuivre l’élan des mobilisations autour du procès des violeurs de Gisèle Pélicot, mais surtout vu l’objectif que s’était fixée Némésis, se promettant sur Instagram de « mettre la main sur le 8 mars » ! Ce groupe de femmes qui militent contre leurs droits et les sionistes de Nous vivrons n’ont réussi à manifester que quelques centaines de mètres à Paris, derrière des policiers qui leur ouvraient la voie, en matraquant des militantEs du service d’autoprotection mis en place par les organisatrices.

La stratégie coordonnée du mouvement féministe parisien pour repousser l’extrême droite dans la rue, discutée laborieusement depuis des semaines, s’est avérée victorieuse, puisque les militantes sont restées soudées, et l’extrême droite a été maintenue loin de l’essentiel de la manif. Et les fémonationalistes n’ont pas empêché que dans toutes les grandes villes, une foule déterminée et particulièrement jeune se fasse entendre contre le patriarcat et l’extrême droite ; avec beaucoup de slogans, de pancartes et de banderoles antifascistes.

Des manifs joyeuses et unitaires

Il est trop tôt pour pouvoir faire un point international et un bilan de la grève féministe, sachant qu’au niveau des lieux de travail, le calendrier ne nous a pas aidé en positionnant le 8 mars un samedi... et il nous manque une auto-organisation des femmes dans les quartiers, permettant une préparation collective de la grève des tâches à la maison. Mais les actions de rue ont été prometteuses pour la suite, avec des cortèges dynamiques, une présence syndicale en hausse, des slogans radicaux, une grande place donnée à la solidarité en dehors des frontières. Dans la plupart des villes, le NPA-l’Anticapitaliste était présent, avec nos autocollants tant appréciés et nos drapeaux ; en animant quand nous l’avons pu un cortège anticapitaliste, parfois avec d’autres groupes, comme l’Union communiste libertaire.

La manifestation du 8 mars 2025 à Strasbourg

Comme d’habitude dans les initiatives féministes, il y avait dans ces manifs du 8 mars beaucoup de chant et de danse, une joie communicative de prendre possession de l’espace public. Qu’elles nous servent de tremplin, car comme le dit un slogan particulièrement repris : « le 8 mars c’est pas assez, féminisme toute l’année » !

L’interorga « grève féministe », qui déclare que « nos droits sont directement visés par des pouvoirs autoritaires, ouvertement masculinistes, théocratiques ou militaro-nationalistes », appelle « l’ensemble du mouvement féministe à se saisir de la date du 22 mars pour la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, pour un autre projet de société, humaniste, solidaire et égalitaire. »

Commission nationale d’intervention féministe