Le retour d’Adrien Quatennens à l’Assemblée nationale pose de nombreuses questions. Formellement, il n’a pas besoin de l’autorisation de son groupe politique pour revenir siéger, pourtant…
Pourtant on pourrait penser que dans une organisation démocratique, il y ait une forme de contrôle des éluEs. Et en particulier dans des cas comme celui-ci qui vient en contradiction avec le programme défendu. Le fait que la décision de la LFI de l’exclure d’une durée égale à sa condamnation de prison avec sursis ne s’applique qu’en interne de l’organisation montre bien que ce n’est pas le cas.
Autre problématique, posée entre autres par la députée LFI Danièle Simonnet : celle de sa réintégration. En effet, les propos tenus par Quatennens dans les médias montrent qu’il est loin d’avoir saisi le sens et les implications de ses actes. Les conditions de la réintégration des auteurs de violences sexistes et sexuelles dans les organisations féministes doivent être posées de manière politique et collective : comment s’assure-t-on qu’il n’en commettra plus ? Quel type de formation a-t-il suivi et avec quels résultats ? Devrait-il y avoir une sorte de période probatoire ? Autant de questions auxquelles nous, organisations luttant réellement contre les violences sexistes et sexuelles, devons répondre.
Prêtes à affronter les appareils
La résistance qui s’exprime au sein de la LFI et plus largement dans les milieux féministes (notamment dans le collectif La Relève Féministe) montre bien que ces questions sont à l’ordre du jour. Les militantes d’aujourd’hui sont prêtes à s’affronter aux appareils pour que les violences sexistes et sexuelles soient traitées correctement et pour les femmes prennent toute leur place dans les organisations. C’est également le cas dans les cadres syndicaux avec le collectif Resyfem.
Les affaires récentes dans les organisations de gauche montrent bien les résistances qui existent pour maintenir des positions de pouvoir masculines. Les militantes féministes s’y confrontent de plein fouet mais leur détermination est à la hauteur des enjeux : très forte.