Cette année, les manifestations se sont réparties sur 3 journées : le 19 novembre à l’initiative du groupe Nous Toutes national, le 25 qui est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et enfin le 26, samedi le plus proche du 25.
À Montpellier, environ 1 500 personnes ont manifesté à l’appel de Nous Toutes 34, de différents collectifs et des syndicats le 19 novembre, dont 300 rassemblées dans un cortège anticapitaliste. Le 25, c’est une manifestation de nuit non mixte qui a réuni environ 300 personnes. À Nantes, deux manifestations également : environ 200 personnes le 19, plutôt des militantEs, et le 26, à l’initiative des milieux féministes radicaux. À Lille, Nous Toutes 59 a animé la tête de cortège, les syndicats et les partis étaient eux à la fin. La manifestation, très jeune, a rassemblé autour de 2 500 personnes. À Bordeaux, deux manifestations aussi : environ un millier, plutôt jeune à l’appel de l’Assemblée générale féministe de Gironde à laquelle participe le collectif droit des femmes, des syndicats, des organisations politiques… et une manifestation de nuit le 25. À Paris, le cortège du 19 novembre a réuni plus de 50 000 personnes. Des manifestations se sont également déroulées à Toulouse, Montreuil, Perpignan, Marseille, Saint-Nazaire, Alençon, Besançon, Orléans, Grenoble… En général, la solidarité avec la lutte des femmes en Iran était visible. La France insoumise était très en retrait, voire absente, et même sortie du cortège comme à Marseille en raison de l’affaire Quatennens.
Cette dispersion est liée à l’absence de structure légitime pour fédérer l’ensemble du mouvement autour d’une date et/ou de mots d’ordre. Le choix du 19 novembre permet à Nous Toutes d’être en première ligne médiatiquement mais n’est pas consensuel car il invisibilise en partie le TDoR (Transgender Day of Remembrance : journée du souvenir Trans le 20 novembre). La Coordination féministe avait, elle, choisi de privilégier le 25 malgré la difficulté à mobiliser un vendredi soir.
Construire l’unité la plus large pour un mouvement féministe large et massif
Les jeunes, en particulier les femmes et les LGBTI, sont en première ligne : les slogans, les pancartes, les prises de parole sont très radicales mais cela reste socialement restreint. En parallèle, les organisations syndicales et politiques peinent à mobiliser dans les entreprises et les quartiers populaires.
En tant que militantEs du NPA, là où nous intervenons, nous cherchons à construire l’unité la plus large pour que ces journées soient des points d’appui à la construction d’un mouvement féministe large et massif. Une des difficultés est l’absence de revendications claires, unifiantes et visibles pour lutter contre les violences. Cela est lié, d’une part, à l’absence de coordination du mouvement féministe et, d’autre part, au fait que les violences sont un des fondements du système capitaliste et patriarcal, ce qui conduit à disséminer les revendications contre les violences dans l’ensemble des sphères (travail, école, famille, justice…). L’autre difficulté importante est l’absence de structures organisées pérennes.
Nous essayons de contribuer à résoudre ces deux obstacles dans les cadres auxquels nous appartenons (syndicats, assemblées féministes, associations…). L’aspect positif est qu’aujourd’hui, dans la jeunesse en particulier, ce mouvement est très radical et que ce que nous y défendons en tant que courant lutte de classe y trouve un écho important. Prochaine échéance : le 8 mars… Il nous reste trois mois pour construire la grève féministe !