En ce moment, on voit une vague de rébellions populaires aux quatre coins du globe : Chili, Équateur, Honduras, Algérie, Liban, Irak, Haïti, Hong Kong, Porto Rico, Catalogne… et aussi les Gilets jaunes en France. Ces rébellions s’expriment à travers des mobilisations massives, plus ou moins prolongées, ce qui semble annoncer un nouveau printemps des exploitéEs et des oppriméEs.
Accumulation d’expériences
Comme souvent, le mouvement des femmes a précédé cette rébellion planétaire. Le mouvement des femmes se mondialise depuis 2015 avec les luttes contre les féminicides dans plusieurs pays (Espagne, Argentine, Mexique), il s’est développé en 2017 avec la lutte pour le droit à l’avortement en Pologne, en Irlande, en Argentine, au Chili, et il s’est étendu avec #MeToo à de nombreux autres pays de tous les continents.
Nous entrons dans une période de radicalisation qui prolonge une accumulation d’expériences antérieures, parmi lesquelles celles du mouvement des femmes. Cette expérience mondiale se propage, avec une nouvelle montée de la lutte des classes qui se heurte à des gouvernements de plus en plus durs, dans le cadre d’un tournant réactionnaire international, avec une partie des couches moyennes qui accompagnent la bourgeoisie et l’impérialisme, et qui se placent à droite et à l’extrême droite.
Les gouvernements réagissent avec l’état d’urgence, les couvre-feu, la répression, des arrestations, des assassinats de militantEs. En France, les femmes Gilets jaunes ont été victimes de la répression policière autant que les hommes. Au Chili, au Brésil, en Bolivie, des femmes activistes ont même été violées et tuées.
Auto-organisation
Les luttes généralisées ont suivi la tendance du mouvement des femmes vers l’auto-organisation, dans plusieurs pays des coordinations se sont créées, des comités, comme les CDR en Catalogne. Le mouvement des femmes s’organise en dehors des institutions traditionnelles, comme les syndicats et les associations gouvernementales.
L’élément manquant dans l’ascension globale est l’intervention de la classe ouvrière en tant que telle et en tant que leader du processus. Au Chili, en Bolivie et en France, on comprend de plus en plus l’importance de la grève des travailleurEs comme principale méthode de combat. Déjà, la grève des femmes avait montré la voie.
Dans ce processus de radicalisation mondiale, il s’agit de faire en sorte que les revendications des femmes restent visibles au milieu de l’ensemble des luttes, avec notamment la question des violences sexistes et sexuelles. Nous devons inclure nos arguments féministes dans le programme international de lutte, ainsi que les revendications contre le racisme.