Un témoignage venu de Normandie…
Lundi 8 mars, c’était la journée internationale des droits des femmes… Et moi, qu’est ce que je pouvais bien faire ? De toutes façons, je devais passer ma journée à l’hôpital d’Elbeuf en salle de dialyse. Quand j’ai repensé à toutes les manifs féministes auxquelles j’ai participé, y compris à Paris avec Simone de Beauvoir, je me suis dit que je ne pouvais pas rester là, allongée sur mon lit d’hôpital, à ne rien faire.
« Revalorisation des métiers féminins »
Alors avant de partir, j’ai pris deux feutres, un rouge et un noir, une feuille de carton, et j’ai fait ma petite pancarte avec ces deux slogans « À travail égal salaire égal » et « Revalorisation des métiers féminins ».
Je suis donc arrivée dans la salle d’attente avec mon affichette sur la poitrine et, il faut bien le dire, j’ai eu un certain succès auprès des malades qui étaient là, qui ont repris, approuvé et applaudi à ces slogans. Une réserve : un homme me dit : « Il y a des femmes qui gagnent plus que moi ». Ça nous a bien fait rire et quelqu’un lui a rétorqué : « Oui, Madame Lagarde gagne plus que nous » !
Les femmes qui travaillaient dans la salle de soins, infirmières et aide-soignantes, ont elles aussi marqué leur approbation, d’autant plus que le second slogan leur était particulièrement destiné.
L’une d’entre elles a saisi l’affiche et l’a placée en hauteur sur une étagère pour que tout le monde puisse la voir, y compris le médecin qui passait par là, qu’elles ont interpellé et qui, lui aussi, a manifesté son approbation.
Ce petit geste facile nous a permis lors de la séance suivante de poursuivre notre conversation sur la place des femmes dans la société, sur les luttes qui restent à mener.