Ce n’est que depuis 1965 que les femmes ont le droit d’exercer une profession sans l’autorisation de leur mari, qu’elles peuvent ouvrir seules un compte en banque, etc. Mais il semble que ce droit ne soit pas vraiment acquis, surtout si la profession choisie est celle de journaliste. Ainsi, Marie Drucker avait abandonné son poste à France 3 le temps de la campagne présidentielle alors qu’elle était la compagne de Barouin. Béatrice Schoenberg (en couple avec Borloo) avait fait de même tout comme Anne Sinclair qui avait arrêté son émission 7 sur 7 lorsque DSK était devenu ministre des Finances. Aujourd’hui c’est Audrey Pulvar qui paye pour la carrière politique de son compagnon. Contrairement aux autres, celui-ci n’est pas ministre, même pas candidat à la présidentielle mais seulement candidat à la candidature PS pour cette élection qui aura lieu dans plus d’un an. Et surtout, contrairement à ses consœurs, la décision ne vient pas de la journaliste mais de la chaîne I>télé qui entend préserver sa crédibilité. Audrey Pulvar n’a pas apprécié la décision de son employeur et écrivait dans une tribune dans Libération du 26 novembre : « Ainsi donc – et bien au-delà de mon cas, qui n’est rien au regard des difficultés que des millions de femmes affrontent chaque jour en France – aujourd’hui, une femme serait encore condamnée à penser comme et par son compagnon (remarquez que la question ne se pose jamais pour un couple de femmes). Exerçant le métier qu’elle a choisi, elle serait toujours, au travail et dans la construction d’un raisonnement, incapable de s’émanciper non seulement du jugement dudit compagnon, mais aussi des sentiments qu’elle nourrit pour lui. La femme, cet être fragile et émotif, comme chacun sait, pas assez autonome pour affronter seule une éventuelle attaque (verbale) d’un interlocuteur malhonnête, pas assez armée pour faire la part entre sa vie privée et son engagement professionnel ? Un cerveau indisponible en quelque sorte, parce que colonisé par celui qu’elle aime... » Vous avez dit égalité ?