Publié le Mercredi 19 octobre 2022 à 11h05.

Saint-Denis : rage et détermination contre les oppressions sexistes et racistes

La volonté de visibiliser que « Nos quartiers ne sont pas des déserts féministes » avait émergé par un appel lors de la Pride des Banlieues en juin dernier. Samedi 15 octobre s’est tenu, avec succès, à Saint-Denis une manifestation féministe et antiraciste.

L’initiative a été construite dans un cadre inter-organisations par des collectifs féministes, LGBTIQ+ et l’UL Solidaires de Saint-Denis, avec une forte communication via les réseaux sociaux et dans les rues dionysiennes et avec la ferme volonté que les premières intéressées mènent l’initiative de bout en bout.

Divers collectifs contre les violences sexistes et policières

Pari réussi puisqu’il a permis de réunir plusieurs milliers de personnes, et parmi elles des collectifs très divers pour dire la rage et la détermination à mobiliser contre les violences et oppressions sexistes, racistes, lgbtphobes. Il y avait aussi des collectifs implantés localement comme celui des « Mères isolées » ou « Les Dionysiennes », mais aussi de fortes voix internationalistes avec la Batucada latino et un collectif de jeunes militantes « queer » iraniennes. La volonté de faire le lien avec la mobilisation contre les violences policières était aussi bien présente avec l’intervention du collectif Vérité et Justice pour Yanis qui organise une marche le 5 novembre prochain. Également présent le Comité des MutiléEs qui a émergé suite à la répression contre les Gilets Jaunes.

Parole publique des victimes

Il a été possible pour des jeunes filles et femmes victimes de violences de prendre la parole publiquement pour dire les faits, leurs parcours de souffrances et de reconstruction, ce qui constitue aussi une des réussites de l’initiative. Un moment fort qui pointe une fois de plus, avec toute la violence du vécu concret, la défaillance de la justice qui, bien loin d’accompagner les victimes de ces violences, les enfonce. L’enjeu de l’accueil de ces paroles pour accompagner est vital pour les victimes. Mais également indispensable au combat global pour faire avancer les consciences et les revendications. Une belle réussite qui appelle des suites.