Publié le Lundi 26 décembre 2022 à 08h00.

Il n’y a pas de petites violences et notre solidarité va aux femmes victimes

Après avoir été condamné à 4 mois de prison avec sursis pour des faits de violences conjugales, Adrien Quatennens n’a rien trouvé de mieux que d’aller donner « sa version des faits » aux médias. Au programme : victimisation, inversion de la culpabilité et minimisation des violences.

Les militantes féministes et associatives sont habituées à entendre ce genre de discours de la part des conjoints violents : « la violence conjugale existe oui, chez plein de gens, chez les autres mais pas chez nous. Nous, c’est autre chose, c’est une situation de rupture du couple, c’est de la violence partagée. C’est bien dommage d’en arriver là, mais il y a deux victimes. Oui, la violence conjugale existe bien sûr, 220 000 femmes en sont victimes chaque année, mais, attends, elle m’a caché des choses sur son téléphone, elle m’a menacé. D’accord, la violence conjugale existe, une femme en meurt tous les trois jours en moyenne, mais là ce n’était qu’une baffe, il faut différencier violence et violence, c’était un geste isolé. »

C’est exaspérant de voir un homme profiter de son écho politique pour déverser son masculinisme à la télé mais c’est malheureusement la réalité de la façon dont sont traitées les affaires de violences conjugales, y compris à gauche. C’est-à-dire que quand une femme dénonce des violences conjugales, on ne peut rien dire car elle n’avait qu’à porter plainte. Quand une femme porte plainte on ne peut rien dire car la justice n’a pas rendu son jugement. Quand la justice rend son jugement et condamne l’auteur des violences on ne peut rien dire car il faut aussi entendre son point de vue… à lui. 

Et comme nous, on en a un peu marre qu’on nous explique ce qu’on a le droit de dire ou pas, on va le répéter encore une fois : il n’y a pas de petites violences et notre solidarité va aux femmes victimes. Adrien Quatennens est juste un homme violent comme les autres. Nous soutenons toutes celles et ceux qui aujourd’hui exigent qu’il quitte ses fonctions de député.