Vers une campagne unitaire pour un revenu minimum de 500€ une semaine de travail de 30h et 10€ de salaire horaire ?
100 000 personnes à Berlin à l’appel du DGB (confédération syndicale allemande) : comment faire baisser la pression sans proposer aucune perspective...
La mobilisation des syndicats a en effet été très mauvaise. Quand dans une ville de la Ruhr de 200 000 habitants, l’IG Metall ne réserve qu’une douzaine de billets pour le train spécial, cela illustre bien le fait qu’une grande partie de l’appareil syndical s’est désintéressée de cette manifestation. Ce fut donc le syndicat Ver-di des services qui a assuré la plus grande partie de la mobilisation.
En fait, c’est la pression exercée par les manifestations du 28 mars à Francfort et à Berlin, organisées presque exclusivement par la gauche syndicale et sociale, qui a poussé le DGB à organiser ce rassemblement .
La base était prête
La mauvaise volonté de la bureaucratie était en complet divorce avec la base syndicale, prête à manifester contre la crise, à la condition d’y être sérieusement appelée. Ainsi, de Duisburg devait partir tout d’abord un train spécial puis il en a fallu un deuxième et finalement des bus furent affeétés en plus. Rien qu’à Hagen, 500 manifestants sont allés à Berlin. Avec une mobilisation de cet ordre partout, on aurait pu faire venir 500 000 personnes à Berlin
Mais les dirigeants syndicaux n’en avaient pas l’intention. Ils ne souhaitent pas lutter contre la crise, mais retourner s’asseoir autour d’une table de négociations, pour y signer avec les organisations patronales sous l ‘égide du gouvernement un pacte social visant à mieux répartir le poids de la crise. Ce qui revient finalement à faire payer la crise à la classe ouvrière.
C’est donc derrière une banderole "lutter contre la crise- faire pression- vers un pacte social européen" que le secrétaire général du DGB Sommer, le président du SPD Münterfering et quelques dirigeants des Verts ont défilé. Personne ne pouvait mieux qu’eux incarner cette ligne là.
Heureusement, il y avait aussi d’autres forces, parmi lesquelles un « black block» d’un genre inattendu et très remarqué, celui de la jeunesse de Ver-di, avec ses manifestants habillés en noir. Mais alors que le 28 mars les différentes forces de la gauche politique et anti-capitaliste dominaient, les bouts de cortèges combatifs avec leurs banderoles et pancartes anticapitalistes sont restés isolés, les mots d’ordres de revenu minimum de 500€, de semaine de travail de 30h et de salaire horaire minimum de 10 € défiscalisé tombant à plat dans une manif traîne savates. A côté de Ver-di, il y avait également le parti « die Linke » avec de nombreux drapeaux, mais cela ne suffisait pas pour réchauffer l ‘ambiance. L’entrain de la gauche n’a pas entamé le conservatisme syndical.
Les perspectives
Le 13 juin à Francfort à l’invitation des gauches syndicales et de l’alliance Rhein-Main, une réunion nationale a permis de discuter du contenu et des prochains rendez-vous du mouvement social. Malgré le retrait d’Attac, le lancement d’une vraie une campagne commune sur les mots d’ordre 500-30-10 est à l’ordre du jour.
Article traduit d’un article du journal du RSB « Avanti », adapté et actualisé par Gérard Torquet et Pierre Vandevoodre.