Le gouvernement allemand vient d’annoncer un plan d’austérité de 80 milliards d’euros qui devraient pénaliser les plus pauvres. Le gouvernement Merkel veut faire payer la crise financière et économique aux plus pauvres. Depuis les élections de septembre 2009, la chancelière gouverne avec les libéraux allemands, champions de la baisse des impôts et ardents défenseurs des nantis. C’est donc ce gouvernement qui a présenté la semaine dernière un projet de plan d’économies pour diminuer le déficit du budget allemand. D’ici 2013, le déficit du budget doit être inférieur aux limites fixées par l’Union européenne et ce sont plus de 80 milliards d’euros qui devront être économisés. Tous les secteurs de l’État seront concernés sauf l’éducation et la recherche. Ce train de mesures vise à faire payer exclusivement aux chômeurs et aux salariés les plus pauvres les effets d’une crise financière dont ils ne sont pas responsables. Leur indemnité sera encore amputée, puisqu’ils ne percevront plus l’aide parentale qui jusqu’à maintenant leur était attribuée. Par ailleurs, la prime versée aux salariés les plus modestes pour faire face aux coûts du chauffage est également supprimée. Les fonctionnaires sont aussi touchés avec la suppression de 10 000 postes et le gel de la prime de Noël. Les déficits dans les budgets sociaux seront le prétexte d’une augmentation des cotisations chômage et maladie avant la fin de l’année. L’ensemble des salariés allemands est donc appelé à payer cette crise. Depuis de nombreuses semaines les syndicats, particulièrement celui des services, Verdi, le parti Die Linke et l’extrême gauche avaient appelé à deux grandes manifestations nationales à Berlin et à Stuttgart avec comme mot d’ordre : « Nous refusons de payer pour votre crise ». Samedi 12 juin, près de 40 000 personnes ont manifesté pour dire non au plan d’austérité préparé par la droite allemande. Mais la réponse de la classe ouvrière allemande n’est pas à la mesure de l’attaque de la bourgeoisie. Les syndicats n’ont pas véritablement mobilisé leurs troupes pour faire de ces manifestations un signal fort de refus du plan d’austérité. Le parti Die Linke n’a pas non plus réellement mobilisé : peu de tracts diffusés, aucune affiche dans Berlin. Le SPD, le parti social-démocrate allemand, initiateur de l’Agenda 2010, le premier plan d’austérité qui a entre autres introduit les boulots à 1 euro, ne fait que critiquer verbalement cette nouvelle cure d’austérité. Quant aux Verts qui avaient soutenu l’Agenda 2010, ils sont sur les positions du SPD. L’aile gauche de Die Linke, les syndicalistes de gauche, particulièrement ceux du syndicat Verdi, doivent profiter de l’été pour mobiliser les salariés, faire de la journée du 29 septembre appelée par les syndicats européens, une journée de mobilisations et de grèves, premier pas vers une grève générale, seule réponse à la hauteur de l’attaque. Jean Contre