Après 20 ans de persécutions, dont près de la moitié en prison, Salah Hamouri a été expulsé le 18 décembre, à la suite d’une révocation de son statut de résident à Jérusalem. Commentaire du Haut Commissariat aux droits humains de l’ONU : « Expulser une personne protégée d’un territoire occupé est une violation grave de la Quatrième Convention de Genève, constituant un crime de guerre. » Un crime de guerre qui, comme le rappelle Amnesty International, porte un nom : « C’est une déportation. Les expulsions forcées et les détentions forcées sans charges, la séparation des familles participent au crime d’apartheid que nous dénonçons. »
À son arrivée à l’aéroport de Roissy, Salah n’a pas mâché ses mots : « Je retrouve ma famille, mes proches. Mais c’est dur d’être arraché à ma patrie. À travers ma personne, c’est un processus de nettoyage ethnique dont il s’agit ». L’acharnement dont Salah est victime ne constitue en effet pas un accident, mais il s’agit bien de l’expression de la violence de la politique de l’État d’Israël, qui s’autorise absolument toutes les méthodes, y compris des crimes de guerre au vu et au su de tous, pour tenter de briser la résistance palestinienne et d’étendre le projet colonial. L’expulsion de Salah survient ainsi dans une période particulièrement violente, avec plus de 150 tués en Cisjordanie pour la seule année 2022, soit l’année la plus meurtrière depuis 2005.
Et ce n’est pas le nouveau gouvernement droite-extrême droite dirigé par Benjamin Netanyahou qui va mettre un coup d’arrêt à ces politiques, bien au contraire. A fortiori dans la mesure où l’État d’Israël continue de jouir d’une scandaleuse impunité, comme l’a une nouvelle fois montré le cas de Salah, une violation manifeste du droit international qui aurait pu (dû !) donner lieu à des sanctions — que Macron n’a jamais ordonnées.
Nous nous retrouverons avec Salah pour continuer la lutte. Pour qu’il ait le droit de vivre en Palestine, là où il est né, avec sa famille et ses proches. Pour que l’État d’Israël soit traité comme ce qu’il est : un État d’apartheid, fondé sur la discrimination et le nettoyage ethnique. Pour que la violente injustice subie par le peuple palestinien cesse, et qu’il puisse réaliser ses droits nationaux et démocratiques. Palestine vivra !