Au lendemain du triple scrutin électoral, le bilan est amer en Belgique. Du côté francophone, le Mouvement réformateur, parti de droite traditionnel, se trouve propulsé au rang de première force politique avec 29,6 %, alors qu’il est depuis plusieurs années dans un processus de radicalisation sur sa droite.
Ces élections voient également la victoire du centre-droit, avec la résurrection des Engagés, ex-chrétiens-démocrates, qui assument de plus en plus porter un projet politique de droite, et ont par ailleurs annoncé une alliance avec le MR dès le surlendemain des élections.
En Flandre, la N-VA, parti de droite nationaliste et réactionnaire, conserve sa première place dans la région avec 23,9 %. Bien sûr, l’autre élément marquant de ce scrutin, c’est la montée de l’extrême droite : le Vlaams Belang récolte 22,7 % des suffrages en Flandre, devenant la deuxième force politique de la région, et participant ainsi à l’essor de l’extrême droite au niveau européen. En Wallonie, notons enfin l’émergence d’un autre parti d’extrême droite, Chez nous, qui, même s’il réalise un score assez confidentiel (2,8 %), constitue un danger face auquel il va falloir se battre.
Recul de la gauche
Cette montée de la droite s’accompagne logiquement d’une chute de la gauche de gouvernement : le PS et Ecolo sont sanctionnés pour leur politique faite de multiples trahisons et d’alliances avec la droite. Si le PS parvient à sauver les meubles, les Verts s’écroulent en perdant notamment 7,5 % pour la Wallonie. Pour terminer le panorama de la gauche, le bilan du Parti du Travail de Belgique (PTB), force de gauche radicale, est en partie décevant : s’il effectue une bonne percée à Bruxelles (+5,9 %) et en Flandre (+2,72 %), il perd quelques sièges en Wallonie (-1,6 %), contredisant ses espoirs initiaux de représenter une force incontournable en territoire wallon.
Éclaircie encourageante pour les anticapitalistes
Notre campagne a atteint ses objectifs, et les a même surpassés ! Notre score de près de 2 % (1,97%) dans le collège électoral francophone belge, soit plus de 50 700 voix, représente une avancée significative pour notre organisation. Un défi particulièrement difficile à relever sans élus, avec peu de moyens et une exposition médiatique faible comparativement aux partis déjà bien installés. Ce résultat montre que des aspirations à une société écosocialiste existent, et représentent une réelle source de motivation pour touTEs les camarades qui ont, de près ou de loin, soutenu ou pris part à cette campagne. Nous nous réjouissons également des liens que nous avons pu renforcer avec le NPA-l’Anticapitaliste avec la présence de Philippe Poutou sur notre liste et le soutien de nombreuxEs militantEs durant cette période électorale.
Tout se joue dans la rue
Nous n’avons cessé de le répéter durant notre campagne et l’affirmons d’autant plus aujourd’hui : au-delà des urnes, les combats que nous menons se jouent dans la rue et avec l’ensemble du mouvement social ! Face aux gouvernements réactionnaires qui se profilent, nous n’avons d’autre choix que de nous organiser pour combattre l’extrême droite et contrer les attaques à nos conquis sociaux. Pour cela, nous allons devoir frapper fort et ensemble. Nos résultats nous responsabilisent d’autant plus dans cette tâche, mais nous aurons besoin des mouvements syndicaux, féministes, antiracistes, écologistes, LGBTI, anti-impérialistes etc., ainsi que des partis de gauche radicale pour construire un front unitaire combatif.
Mélodie Vandelook et Laure Horlait