Le 24 janvier, lors des vœux au corps diplomatique, Sarkozy a exposé ses ambitions pour le G8 et le G20 dont il assure la présidence. Ambitions surtout personnelles pour celui qui bat des records d’impopularité et rêve de se donner une stature internationale pour préparer la campagne à sa propre succession. Ambitions attisées par la concurrence avec DSK, président du FMI, hypothétique rival en 2012.
Autant dire que le démagogue n’a pas lésiné sur les propositions qui prétendent réguler la mondialisation, phrases creuses sans contenu. « Nous proposerons au G20 d’élaborer un code de conduite en matière de gestion des flux de capitaux. » Comment ? Par une réforme des statuts du FMI ! Les brigands garants de bonne conduite ! Il s’est fait le défenseur d’une taxe sur les transactions financières, « la meilleure des formules » pour trouver « de nouvelles ressources pour le développement ». Une goutte d’eau dans un océan de spéculation si tant est qu’elle puisse voir le jour.
Sarkozy prétend réformer le système monétaire international mais… sans rien changer. Pas question de remettre en cause le « rôle éminent » du dollar ni d’instaurer un « contrôle des capitaux » ni de « revenir à un système de changes fixes ». Mais il prétend « donner davantage de poids à l’Organisation internationale du travail dans la gouvernance mondiale » et mettre en place ni plus ni moins qu’« un socle de protection sociale universel ». Ici, les partenaires sociaux seront « totalement associés aux travaux du G20 ».
Du boniment pour tenter d’accréditer le mensonge sur un G20 qui serait là pour protéger les peuples alors qu’il n’est qu’une machine de guerre contre eux, comme le FMI. Dans son élan de cynisme hypocrite, il s’est confessé reconnaissant ne pas avoir pris « la juste mesure de la désespérance et de la souffrance du peuple tunisien ». Aveuglé qu’il était par son amitié pour Ben Ali, le dictateur si soucieux des intérêts de la bourgeoisie française, mais il a oublié de le préciser.Les travailleurs et les jeunes sauront se saisir des sommets du G20 organisés en France, fin mai à Deauville et début novembre à Cannes, pour manifester leur solidarité avec la révolution tunisienne en marche, la lutte des peuples et leur volonté d’en finir avec cet ordre mondial libéral et impérialiste.Yvan Lemaitre