Au début du mois de mars, les différentes régions de l’État espagnol ont annoncé les unes après les autres la fermeture de leurs établissements scolaires à tous les niveaux. Alors que cette situation dure depuis maintenant plus d’un mois, les universités et le ministère de l’Éducation et de la Formation professionnelle ne communiquent que très peu au sujet des aménagements prévus pour faire face au confinement, si ce n’est qu’à propos de l’importance démesurée qu’ils accordent à la continuité pédagogique malgré les inégalités d’accès au numérique similaires à celles que connaissent les étudiantEs en France.
Conditions matérielles insuffisantes
Les organisations étudiantes dénoncent une surcharge de travail malgré les conditions matérielles insuffisantes d’un grand nombre d’entre elles et eux : 44% n’ont pas un ordinateur à usage exclusif, et 14% n’en ont pas du tout. Les étudiantEs de classe populaire sont d’autant plus touchés : parmi les familles qui gagnent moins de 900 euros par mois, 42% n’ont pas d’ordinateur du tout, et 22% n’ont pas accès à internet.
Le principal syndicat étudiant exige le remboursement des frais d’inscription du deuxième semestre, l’annulation des examens à venir, le maintien inconditionnel des bourses pour touTEs, la non prise en compte de l’assiduité aux cours en ligne, et plus largement la mise en place d’un plan de sauvetage économique de l’enseignement supérieur comprenant entre autres un recrutement massif d’enseignantEs, l’inversion des logiques de coupures budgétaires et plus de places à l’université. Ces revendications sont portées par des communiqués, des hashtags sur les réseaux sociaux, et des initiatives d’auto-organisation au sein de promotions et d’universités.