Le gouvernement espagnol a décidé de proposer au Parlement de faire passer l’âge légal de départ à la retraite de 65 ans à 67 ans, avec une transition entre 2013 et 2027. Une possibilité de partir à 65 ans est préservée mais avec une durée nécessaire de cotisation portée de 35 à 38,5 ans. Les pensions seront baissées par un calcul sur la base des 25 dernières années au lieu de 15. Après une négociation d’un an, cette décision a été approuvée par les deux principales centrales syndicales (CCOO et UGT) qui avaient pourtant menacé d’appeler à une nouvelle grève générale après celle réussie du 29 septembre. Acceptant l’argument de la « pression des marchés », elles viennent ainsi à la rescousse du gouvernement socialiste de José Luis Zapatero, mis à mal par les mesures d’austérité qu’il impose à la population. Cette signature des directions syndicales, sans consultation de leur base, est une véritable trahison qui risque de peser lourd en termes de mobilisation et ouvre la voie à de nouvelles attaques. L’Espagne s’enfonce dans la crise avec un taux de chômage global officiel de 20 % et de 41 % pour les moins de 25 ans. Des manifestations et grèves générales, organisées par les syndicats combatifs refusant cet accord, ont eu lieu le 27 janvier en Galice, Euzkadi (syndicats LAB et ELA) et Catalogne. Des oppositions se constituent aussi à l’intérieur des syndicats majoritaires.