Publié le Mercredi 29 janvier 2025 à 14h30.

À Gaza et en Cisjordanie, le cessez-le-feu n’arrête pas la machine coloniale d’Israël

Dimanche 19 janvier 2025, le début du cessez-le-feu à Gaza et de la libération de prisonnierEs entrait en vigueur. Dans un cadre bien fragile, 1 967 prisonnierEs politiques palestinieNEs, provenant de partout en Palestine, devraient être libéréEs. 

 

LibéréEs mais pour être arrêtéEs à nouveau pour certainEs, comme c’est souvent le cas. Depuis 1967 selon l’ONU, 800 000 PalestinienNEs ont séjourné dans les geôles israéliennes. Lors de la première phase, ce sont surtout 69 femmes et 21 enfants qui ont été libéréEs.Quant aux prisonnierEs libéréEs pendant la deuxième phase, 70 sont condamnéEs à la déportation et à l’exil !

Pour les médias mainstream, il y a d’un côté, les « otages » israéliens dont il est beaucoup question et de l’autre les prisonnierEs palestinienNEs traitéEs de « terroristes ». Ils ne connaissent pas vraiment le terme « prisonnierEs politiques » ou « enfants emprisonnés ». Rien non plus sur les conditions de détention : emprisonnéEs souvent sans procès, par décision administrative, otages d’une pratique héritée du colonialisme britannique et perpétuée par le colonialisme israélien, maltraitéEs, torturéEs, tuéEs ou mortEs en prison, parfois.

Israël continue en Cisjordanie

L’hypocrisie et le cynisme d’Israël et de ses alliés n’ont pas de limites. En même temps que l’État sioniste signe le cessez-le-feu pour Gaza, il déploie encore plus son armée en Cisjordanie. Dans les territoires occupés, les PalestinienNEs subissent, à un rythme intensifié, la violence de colons fascistes accompagnée par la répression et la brutalité de l’armée israélienne. Les échos que nous avons de journalistes sont terrifiants. Quant à nos amiEs en Cisjordanie, elles et ils nous parlent de la peur qui règne mais nous demandent aussi de poursuivre nos actions de solidarité. Des centaines de nouveaux checkpoints sont ­installés dans les entrées de villes, de villages et de camps de réfugiéEs. Ils ferment tous les accès et font de la Cisjordanie une souricière. Les arrestations de PalestinienNEs, de tous âges, sont devenues massives.

Jénine, un des bastions de la résistance palestinienne, est attaqué : bombardements, destructions de routes et infrastructures, démolitions de logements, déplacements forcés et massacres des habitantEs. Trump a supprimé les sanctions financières contre les colons les plus virulents en Cisjordanie et demande à l’Égypte et à la Jordanie d’accueillir les GazaouiEs.

Le droit d’Israël de bafouer le droit international

L’heure est grave. Si Israël, avec l’aide active des États-Unis, la complicité des pays occidentaux et de certains pays arabes, poursuit son projet d’annexion de ce qui reste comme territoires palestiniens, après le génocide à Gaza, une nouvelle Nakba encore plus dramatique se prépare. 

Cette situation va encore être traitée par les médias mainstream, le gouvernement et l’Europe comme le perpétuel « droit » d’Israël de se défendre en toute impunité, c’est-à-dire comme un État colonial d’apartheid qui bafoue le droit international et les résolutions de l’ONU. Et passe outre les décisions de la CPI ou de la CIJ.

Seule la résistance palestinienne, avec la solidarité internationale, peut stopper Israël et les États-Unis. Continuons à nous mobiliser et à mettre la pression sur les gouvernements, amplifions la campagne de boycott d’Israël, de ses produits et des entreprises complices. Amplifions la solidarité avec le peuple palestinien pour son droit à la résistance, pour son droit à rester ou à retourner sur sa terre, pour son droit à la vie, à la liberté et à la justice. Amplifions la solidarité pour que cessent les massacres, le génocide, ­l’occupation, la colonisation.  

Théo